Pierre-Etienne Bindschedler: le pari de l’innovation

En investissant dans la recherche et le développement, Pierre-Etienne Bindschedler, PDG de la Soprema, a transformé une entreprise familiale en multinationale. Une stratégie gagnante qui a fait de la Soprema un leader mondial sur son marché.

Mal connu du grand public, Pierre-Etienne Bindschedler, lauréat du prix de l’Entrepreneur 2013, dirige pourtant l’un des plus beaux fleurons industriels de l’hexagone. La Soprema est en effet leader mondial sur son marché : la fabrication de membrane d’étanchéité pour le BTP. Avec 4300 salariés (dont 3000 sont basés en France), 18 filiales et 30 usines, cette entreprise familiale est devenue en deux décennies une véritable multinationale.

Pourtant, lorsque Pierre-Etienne Bindschedler rejoint la société en 1989, celle-ci est loin d’afficher une santé florissante. La mondialisation et la crise de la construction ébranlent ses fondements. Tout comme le mammouth qui orne son logo, la Soprema risque de disparaître faute de savoir s’adapter à son environnement.

A la conquête de nouveaux marchés

Lorsqu’il devient PDG de la société en 1993, Pierre-Etienne Bindschedler insuffle une nouvelle dynamique à l’entreprise. Rompant avec la gestion passée, il se lance dans une stratégie volontariste d’expansion et de conquête de nouveaux marchés. Son pari : l’innovation. Il veut être à la pointe de l’idée qui marche. S’entourant d’une équipe rajeunie, il embauche des chercheurs et se dote de centres de R&D performants (aujourd’hui la Soprema compte sept centres dédiés à la recherche).

Bindschedler-soprema-success-storiesComme il aime à le rappeler, en misant sur la création de nouveaux produits, Pierre-Etienne Bindschedler, renoue avec la tradition familiale. La Soprema doit en effet ses premiers succès à une innovation majeure de Charles Geisen, grand-père de Pierre-Etienne Bindschedler. En immergeant une toile de jute dans du bitume chaud, Charles Geisen met au point, en 1909, un nouveau revêtement étanche, souple et facile à poser, qui révolutionne le secteur. Cette membrane portera le nom de Mammouth. Signe de son importance pour l’entreprise, c’est en référence au grand mammifère que la société prendra en 1941 le nom de Soprema : Société de produits et revêtements et d’étanchéité Mamouth.

Chiffre d’affaires multiplié par sept

La stratégie impulsée par Pierre-Etienne Bindschedler va rapidement porter ses fruits. Dès la fin des années 90, la Soprema multiplie les innovations. Devançant le boum de l’économie durable, l’entreprise conçoit et fabrique les premières membranes étanches végétales pour les toits et les terrasses. Son savoir-faire dans ce domaine lui permettra d’assurer la couverture végétale du stade olympique lors des jeux de Pékin en 2008.

Dans la foulée, la société lance des solutions d’isolation acoustique à partir de papier recyclé. En outre, c’est à cette époque que l’on voit apparaître les premiers systèmes d’étanchéité photovoltaïque commercialisés par l’entreprise. Ils permettent de récupérer l’énergie solaire tout en assurant l’isolation.

Les résultats dépassent les attentes. Entre 1993 et 2013, le chiffre d’affaires est multiplié par sept (de 22O millions à un milliards et demi d’euros). De plus, l’entreprise rachète nombre de ses concurrents, renforçant ses positions.

Pierre-Etienne Bindsheller ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Sur le versant de l’innovation, il se fixe un nouveau défi : réduire de 65% la dépendance des produits d’étanchéité aux dérivés du pétrole. Un budget de 20 millions d’euros est débloqué pour ce nouveau chantier. Du côté des résultats, Pierre-Etienne Bindschedler affiche comme ambition de dépasser, en 2015, la barre des deux milliards de chiffre d’affaires. Comme quoi la désindustrialisation n’est pas une fatalité.

Commentaires
  1. - par so pros

    Bonjour, en ce qui concerne le RDS, nous avons effectivement un retard phénoménal (NRJ et Radio Classique se sont lancées dans la course). En Italie cette pratique s’est généralisée avec des messages de toutes sortes diffusés en fonction de la programmation.

Poster un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.