Jean-Christophe Novelli

Jean-Christophe Novelli

Il est incontournable en Angleterre, présent sur tous les fronts, des cuisines aux plateaux de télévision, en passant par les rayons des librairies et son école de cuisine qui ne désemplit pas. Pourtant, rien ne laissait présager un tel parcours pour celui qui a abandonné les études à l’âge de 14 ans et qui, partant tenter sa chance de l’autre côté de la Manche, ne parlait pas un mot d’anglais.

La cuisine sans détour

Chef+Jean+Christophe+Novelli+Launches+Edible+6XHEoaZSxCglSur les bancs de son collège, à Arras, le jeune Jean-Christophe s’ennuie. A quoi bon poursuivre des études alors qu’il sait déjà ce qu’il veut faire de sa vie ? Cuisinier, boulanger ou pâtissier, voilà ses passions, et il est impatient d’exercer une profession mettant à l’honneur une gastronomie omniprésente dans sa famille. Les repas dominicaux de son enfance sont l’occasion d’un déploiement inouï de savoir-faire culinaire, et ses deux grand-mères, l’une nordiste et l’autre italienne, rivalisent d’ingéniosité pour le plus grand bonheur de ses papilles. Alors, quittant l’école dès l’adolescence, Jean-Christophe Novelli se lance avec le soutien de ses parents dans ce que l’on nomme les métiers de bouche.

Le voilà boulanger-pâtissier, toujours à Arras, puis, ayant effectué son service militaire, rejoint la capitale pour exercer dans les cuisines de restaurants toujours plus prestigieux. Car hormis une volonté à toute épreuve, Jean-Christophe Novelli peut aussi compter sur un talent certain, remarqué par ses pairs. Il gagne la reconnaissance auprès des Rothschild, poursuit son ascension avant de décider, à 22 ans, de tenter un pari fou : conquérir l’Angleterre.

Un pari osé, mais réussi

Rien ne lui semble impossible, et même si la perspective d’exercer son art dans un pays dont il ne maitrise absolument pas la langue en aurait découragé plus d’un, Jean-Christophe Novelli tient bon et parvient même très vite à décrocher un emploi. Son ascension parisienne se répète, et les plus grands restaurant s’arrachent ce French chef dont la réputation ne cesse de grandir. Chef cuisinier au Gordleton Mill, il y reçoit son premier macaron Michelin avant d’être récompensé par le célèbre critique Egon Ronay. Il enchaine au Four Season de Hyde Park, au cœur de Londres, et concrétise son rêve en 1996 en ouvrant son propre restaurant, la « Maison Novelli ». Il doit emprunter et mouiller la chemise, lui qui ne dispose que de 500 livres d’apport personnel, soit à peine l’équivalent de 630 euros.

Tout s’emballe, les clients affluent, les critiques rivalisent d’éloges, il ouvre de nouveaux restaurants, fréquente assidument les salons gastronomiques et devient la coqueluche des journalistes qui adorent l’interviewer. La télévision le sollicite pour animer des émissions de large audience, dont le Hell’s Kitchen et la Chef Academy. Parcours sans faute ? Presque, mais avec néanmoins quelques bémols…

Plus cuisinier que gestionnaire

Hyperactif, Jean-Christophe Novelli se dépense sans compter pour ses établissements. Jusqu’au jour où, de retour d’un voyage à New-York, il apprend que son banquier lui coupe les crédits. Epaulé par sa famille et par des proches il parvient à redresser la situation et à sortir de l’ornière. Conscient que sa santé ainsi que sa vie privée sont en jeu, il calme ses activités et décide d’ouvrir une école de cuisine attenante à son habitation, dans le Hertfordshire.

Des partenariats commerciaux sont noués afin d’assurer la pérennité de son projet, qui fêtera l’année prochaine sa dixième année d’existence. Atteignant toujours des sommets d’audience à chaque apparition sur le petit écran, Jean-Christophe Novelli a su conserver son potentiel d’attraction et demeure toujours plébiscité par le public. Généreux, une grande partie des gains engendrés par ses établissements sont reversés à des associations aussi nombreuses que variées.

Aujourd’hui âgé de 53 ans, le chef, qui se déplace régulièrement aux quatre coins du monde pour promouvoir la gastronomie française, ne compte pourtant pas revenir vivre dans son pays natal et semble avoir trouvé l’équilibre tant professionnel que familial outre-Manche. La recette du bonheur ?

 

Commentaires
  1. - par Celine Vassard

    Bel itinéraire que cette réussite qui passe par l’exil. Exemple à suivre aujourd’hui pour les français???

  2. Ping : Hélène Darroze : meilleure femme chef au monde

  3. - par poulain

    C ‘est peut être un grand chef mais mal entouré quand je travaillais pour lui en 2000

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