Rob Spiro : un entrepreneur californien booste les startups à Nantes

Rob Spiro, 32 ans, a quitté la Silicon Valley pour s’installer à Nantes où il a lancé en juin dernier Imagination Machine, un incubateur de start-up. L’écosystème numérique nantais a accueilli avec enthousiasme le jeune homme à l’allure décontractée, auréolé de son passé d’entrepreneur à succès. Et pourtant, « dans la Silicon Valley je ne suis personne, des mecs comme moi qui ont revendu leur boite à Google il y en a des centaines », raconte-t-il humblement à Maddyness.

Imagination Machine est à la fois un accélérateur et un start-up studio : « Le but est de créer un portefeuille d’entreprises, au capital desquelles on entre à hauteur de 6 à 10 % pour une mise de 15.000 euros ou dont on est actionnaire et d’obtenir de jolies exits ». Ce seront six entreprises tous les six mois qui seront suivies par Imagination Machine. La première promotion, constituée de trois start-up accélérées et de trois start-up issues du start-up studio vient juste de terminer son programme. Les candidatures pour la deuxième promotion viennent d’être bouclées à fin janvier.

 

Un an chez Google

 

Rob Spiro, après des études d’histoire à Yale, apprend le codage informatique en autodidacte. En 2007 il rejoint le projet Aardvark, un moteur de recherche pour réseaux sociaux, où il est le plus jeune des quatre associés. Le projet intéresse Google qui le rachète pour 50 millions de dollars en 2010. Le jeune Rob Spiro intègre alors l’équipe Google et y passe un an. Il y travaille, avec son équipe d’Aardvark, sur Google+ et Google Hangouts.

Mais il a envie de lancer sa propre start-up « avec des valeurs humaines et écologiques». C’est ainsi qu’en 2011, Rob Spiro fonde à San Francisco, Good Eggs, un site de livraison de produits frais et locaux. « L’ambition était d’utiliser les leviers financiers, les technologies de la Silicon Valley pour aider les petits agriculteurs dont le travail est difficile » explique Rob. L’entrepreneur a depuis confié la gestion de Good Eggs pour s’expatrier à Nantes, et admet que l’entreprise prospère d’autant mieux depuis lors. Après une levée de fonds de 15 millions l’an dernier, Good Eggs s’est étendu à d’autres villes américaines et compte aujourd’hui plus de 200 salariés.

 

Initiateur de projets

 

Car Rob Spiro l’admet, ce qui le fait vibrer, c’est d’initier des projets. C’est dans leur phase de démarrage qu’il donne le meilleur de lui-même : « Ce n’est pas mon truc que de les porter à une plus vaste échelle ».

Quand Rob Spiro arrive à Nantes, en 2016, il n’a pas de projet précis sinon la vague idée de monter un restaurant. Ce sont d’abord des raisons familiales qui l’animent. Sa femme est nantaise, et ils ont fait le choix d’élever leur premier enfant dans un environnement plus favorable. En effet, il apprécie la qualité de vie dans la ville et la région.

Durant sa première année, il apprend le français et noue des contacts. C’est ainsi qu’il rencontre Julien Hervouët, le fondateur d’iAdvize et Adrien Poggetti, le directeur de La Cantine, une association réunissant les acteurs du Numérique nantais. De là germe l’idée d’Imagination Machine : « J’ai compris que Nantes manquait d’un accélérateur à visée internationale pour attirer des étrangers mais aussi créer des start-up à l’ambition globale. »

 

Un projet bouclé en six mois

 

En moins de six mois, le projet est bouclé. Rob Spiro cofonde Imagination Machine avec Julien Hervouët, Adrien Poggetti et Vincent Roux, et réussit à lever un million d’euros auprès d’une cinquantaine d’entrepreneurs locaux. Rob Spiro est l’actionnaire principal d’Imagination Machine, et ses cofondateurs détiennent chacun 15 % du capital. Le système mis en place permettra de reverser 80 % des bénéfices aux investisseurs.

Les premiers retours sont plutôt enthousiastes. Dorothée Barth, directrice de Jho, une start-tup de la première promotion, salue sa capacité à discerner les qualités d’un candidat : « Une autre personne ne m’aurait probablement pas donné ma chance.» Quant à Coline Mazeyrat, cofondatrice de Jho, elle reconnait l’efficacité de ses méthodes : « Aujourd’hui on a notre fabricant et nous avons monté notre marque en 13 semaines. »

L’objectif de Rob Spiro est de ne pas faire de l’accélérateur une machine réservée aux Nantais, mais d’attirer de plus en plus de profils internationaux et il semble sur la bonne voie pour réussir son challenge !

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