En 2020, la plateforme Mirakl rejoint le rang des licornes, ces start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars, grâce à une spectaculaire levée de fonds de 300 millions de dollars. Dans la même année, la start-up enregistre une croissance de 110 % du volume d’affaires sur les marketplaces de ses clients.
Cette levée de fonds record fait de Mirakl le nouveau champion de la French Tech, et lui vaut d’être surnommé le Salesforce français. Une comparaison flatteuse même si leurs métiers diffèrent. Mirakl est éditeur de logiciels pour les plateformes de e-commerce exclusivement. Mais « la comparaison avec Salesforce dit beaucoup chose sur notre entreprise que ce soit en termes de croissance ou de convictions », explique Philippe Corrot.
Sa conviction, c’est que l’avenir du e-commerce ce sont les plateformes. De fait, ces sites commerciaux intermédiaires entre clients et fournisseurs, sans stocks ni entrepôt, ont connu une telle expansion ces dernières années qu’ils représentent aujourd’hui 60 % du commerce en ligne.
Cette conviction naît d’une première expérience de marketplace. En 2006, Philippe Corrot crée avec son associé Adrien Nussembaum la marketplace Spiltgames, dans le domaine des jeux vidéo. Revendue en 2008 à la FNAC, elle permet à celle-ci de tester l’intérêt de ses clients pour ses nouveaux produits avant de les mettre en vente en magasin.
Concurrencer les géants du e-commerce
C’est à cette époque-là que Philippe Corrot prend conscience de l’immense potentiel des plateformes de e-commerce, alors que Amazon, Alibaba, Airbnb, ou Uber partent à la conquête du marché mondial.
Fort de ce constat, Philippe Corrot crée en 2011 Mirakl, toujours avec Adrien Nussenbaum, avec qui il a déjà créé et vendu trois sociétés. Leur objectif est de permettre à tous les commerçants d’entrer en compétition avec les géants du e-commerce, grâce à des solutions innovantes de marketplace, de dropship et de développement d’écosystèmes.
Aujourd’hui la start-up compte plus de 350 clients dans plus de 40 pays, pour un volume d’affaires de près de trois milliards de dollars. Mirakl se rémunère en prélevant un pourcentage des ventes réalisées par ses clients. Carrefour, Darty/Fnac, Galeries Lafayette font partie de ses clients, comme Walmart et Bestbuy aux Etats-unis.
L’activité est réalisée pour 40 % en Europe, 40 % aux Etats-Unis et les 20 % restants dans le reste du monde. Mirakl vend une solution Saas (Software as a service) avec une technologie de pointe, ainsi qu’une équipe d’experts qui assurent le suivi des projets des clients. « C’est cette expertise qui a fait de nous le leader mondial » explique Philippe Corrot.
Un nouveau produit grâce à l’IA
Malgré la crise sanitaire, Mirakl a poursuivi sa croissance au premier semestre 2020.
Grâce aux 300 millions de dollars de sa récente levée de fonds, Mirakl prévoit de recruter 1000 salariés sur les trois prochaines années, dont 300 ingénieurs répartis entre Paris et Bordeaux.
Même si son siège social est et restera en France, Mirakl souhaite accélérer son développement à l’étranger, notamment en Asie, aux Etats-Unis et en Amérique Latine.
La start-up développe également un nouveau produit, Mirakl Connect. Cette « plateforme des plateformes » a pour objectif de faciliter la création de nouveaux sites grâce à l’utilisation de l’Intelligence artificielle, en optimisant les datas et les algorithmes. Elle est actuellement en version bêta, mais Mirakl souhaite accélérer son développement pour permettre à ses clients de développer de nouvelles marketplaces.
L’expérience du confinement générée par la crise du coronavirus a démontré que le commerce en ligne, qui permet de compenser partiellement la fermeture des magasins, est plus que jamais incontournable.
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