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L’intrapreneuriat : innover en terrain connu

Avec l’intrapreneuriat, plus besoin de se risquer à quitter son emploi, à perdre son énergie à gravir les montagnes administratives, ni d’y laisser toutes ses économies. L’intrapreneur pourra monter son projet au sein de son entreprise, en conservant la sécurité de son salaire, et en bénéficiant des infrastructures et ressources de sa compagnie. Un partenariat qui séduit un nombre croissant de salariés mais aussi d’entreprises.

Le concept a été introduit en 1985 par Gifford Pinchot à travers son best-seller, « l’intraprenariat : Pourquoi vous n’avez pas besoin de quitter votre entreprise pour devenir entrepreneur ». Mais la famille Mulliez avait déjà compris l’intérêt de ce processus bien avant l’heure. Créée en 1955, l’AFM (association familiale Mulliez) a bâti un empire sur ce modèle. L’AFM, connu du grand public par ses marques (Auchan, Décathlon, Leroy Merlin, Norauto…), s’est ainsi hissé au rang de deuxième plus grand groupe de distribution du monde. Le secret de cette réussite, favoriser la création d’entreprise par la famille au sein du groupe familial.

Etre porteur d’un projet qui soit viable

Que faut-il pour devenir intrapreneur ? Il faut d’abord être porteur d’un projet qui soit viable économiquement et puisse s’inscrire dans la stratégie de l’entreprise. Il faudra aussi savoir convaincre son entreprise de s’engager dans ce projet et de le soutenir. Le candidat, s’il bénéficie d’une certaine sécurité en interne, devra faire preuve de vraies qualités d’entrepreneur : capacité à s’engager, à convaincre, à rassembler autour de son projet. Il devra convaincre sa direction, et motiver l’équipe qu’il gère. C’est donc un vrai manager qui sait par ailleurs faire preuve de créativité et d’innovation.

Il doit aussi avoir une grande ténacité afin de réussir. Le journaliste économiste américain T.D Schellhardt, propose ainsi les 10 commandements de l’intrapreneur parmi lesquels : « Souviens-toi qu’il est plus facile de demander pardon que de demander la permission », « Demande conseil avant de demander des ressources », ou encore « Bâtis une coalition tranquille pour ton idée; la publicité hâtive déclenche le système immunitaire de l’entreprise. »

Pour l’entreprise, l’intrapreneuriat représente de nombreux avantages. En favorisant le potentiel créatif de ses employés, l’entreprise permet l’émergence de nouveaux projets, de nouvelles idées qui insufflent de la vitalité et du dynamisme. De son côté l’intrapreneur sera d’autant plus motivé et impliqué dans son entreprise qu’il a à cœur de défendre et de faire aboutir son projet. Il aura également tout intérêt à motiver et dynamiser l’équipe qui œuvrera à ses côtés.

La messagerie Gmail de Google

Et beaucoup l’ont déjà compris ! D’ailleurs c’est grâce à l’intrapreneuriat que sont nés notamment la messagerie Gmail chez Google ou encore la console Playstation chez Sony, parmi de nombreux autres. Et les projets ainsi créés peuvent être de différentes natures : nouveau produit ou nouveau service, développement d’une filiale, ou encore amélioration d’un processus de production. Parmi ces différents types de projet, l’intrapreneuriat social se développe de plus en plus au sein des grandes entreprises. Il s’agit de créer une fondation ou une association à but social.

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C’est ainsi qu’est née l’entreprise d’insertion de Rumilly et de l’Albanais (Eidra) au sein du groupe SEB à Rumilly (Haute-Savoie). En 2009, la filiale Tefal de Rumilly n’était pas en situation de recruter. Christine Brun, responsable des ressources humaines réfléchit alors à une solution permettant de créer de l’activité sur le bassin d’emploi local.

L’intrapreneuriat social chez SEB

Christine Brun a ainsi proposé de créer une entreprise d’insertion indépendante, Eidra, au sein du groupe. Elle a démarré avec une activité de reconditionnement de produits Tefal obsolètes, poursuivant avec des activités comme le maraîchage bio, ou le service de repassage, financées à 50 % par l’employeur. « De nombreux salariés de SEB se sont mobilisés en interne », explique M. Tronchon. L’entreprise est ainsi valorisée en termes d’image tant auprès de ses salariés que dans la région.

Autre réussite d’intrapreneuriat social, celle d’Anne Zavan qui a créé son association « Des soins et des liens » au sein du service marketing de Beiersdorf, grand groupe de cosmétiques. Cette association offre des soins « psycho socio-esthéiques » à des personnes âgées.

Des profils recherchés par les DRH

L’intrapreneur doit savoir déceler les opportunités du marché afin que l’entreprise ait un intérêt à son projet. Il sera bien entendu plus facile pour un salarié de lancer un projet dans une grosse entreprise qui bénéficie de moyens solides en ressources humaines, financières et structurelles. En termes de position hiérarchique, l’intrapreneur se rapproche parfois d’un associé.

De son côté, l’entreprise a tout intérêt à encourager les intrapreneurs motivés au risque de les voir partir et de perdre le meilleur de ses forces vives. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises à travers leur service des ressources humaines sont en quête des intrapreneurs de demain soit en identifiant et encourageant des salariés en interne, soit en cherchant la perle rare par recrutement.

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