EcoTree : la sylviculture comme investissement éco responsable

La start-up brestoise propose une solution digitale qui permet d’acheter un ou plusieurs arbres, et d’en toucher les bénéfices au moment de la coupe.

Le concept d’EcoTree est simple et original. Vous vous rendez sur leur site et choisissez d’acquérir un ou plusieurs arbres. Ensuite EcoTree se charge de tout : planter lesdits arbres, veiller sur leur croissance, et les faire couper quand leur heure est venue. Celui qui a investi récupère la totalité du prix de vente du bois.

Lancée en janvier 2016 par Erwan Le Méné, Baudouin Vercken, Vianney de la Brosse, Alban Wintrebert et Théophane Le Méné, l’entreprise brestoise a trouvé une idée innovante permettant de contribuer au reboisement des forêts françaises tout en plaçant son argent. La société achète les espaces forestiers ou les terres agricoles, et la plantation est financée par les particuliers ou les entreprises qui deviennent propriétaires des arbres.

Une nouvelle levée de fonds de deux millions d’euros

La start-up vient de recevoir le prix Croissance du jury de Start West, le rendez-vous de l’investissement dans l’Ouest organisé par Atlanpole, Retis et NAPF, et qui met en contact investisseurs et porteurs de projets innovants. Ce prix devrait favoriser la prochaine levée de fonds d’EcoTree. Son président, Erwan Le Méné, souhaite en effet réaliser une levée de fonds de deux millions d’euros avant l’été pour compléter son premier tour de table de 1,2 millions réalisé l’an dernier auprès de West Web Valley et de business angels du Finistère. Ce nouveau financement devrait permettre à l’entreprise de réaliser son objectif : passer de 400 hectares de bois à ce jour à 1000 hectares.

Chaque arbre est vendu entre 15 et 40 euros selon son essence. La start-up dispose d’un agrément de l’AMF (Autorité des marchés financiers) qui lui permet de commercialiser ses forêts. Depuis ses débuts, EcoTree a déjà vendu 100.000 arbres et en possède encore 200.000 en stock.

L’idée, qui s’inscrit dans un projet de développement durable, a déjà séduit plus de quinze mille particuliers, ainsi qu’une centaine d’entreprises, parmi lesquelles le voyagiste Salaün qui possède aujourd’hui 3000 arbres. Cela permet de valoriser leur image d’entreprise éco responsable et de réduire leur empreinte carbone : « Nous voulons baisser nos émissions de gaz à effet de serre de 50 % d’ici 2020 » indiquait ainsi à Ouest-France Céline Obejero, responsable du pôle responsabilité sociale d’Orange. L’entreprise a en effet signé un partenariat avec EcoTree pour reboiser la forêt de Larrivain, en centre Bretagne. Elle offre un arbre aux 300 premiers de ses clients qui souscriront une offre « Open up ».

Un développement en Europe

La rentabilité d’un arbre est évaluée à 2 % par an, même s’il faudra attendre plusieurs dizaines d’années, selon l’essence, pour en récolter les bénéfices. Ce type d’investissement s’inscrit donc dans la durée.

Erwan Le Méné table sur un chiffre d’affaires de deux millions d’euros en 2010 contre un million d’euros en 2018. « Nous sommes désormais rentables », annonçait-il début mai aux Echos.

Et la start-up, née en Bretagne, entend bien étendre son activité non seulement à l’ensemble de la France mais aussi à d’autres pays européens. Un bureau est en cours d’ouverture à Copenhague (Danemark), d’où EcoTree prévoit d’explorer le marché scandinave. Dans le cadre de son développement, Ecotree, qui compte aujourd’hui quatorze collaborateurs, prévoit d’embaucher dans les mois qui viennent.

L’objectif avoué d’Erwan et de ses jeunes comparses est « d’inscrire la problématique du respect de l’environnement dans notre quotidien au travers d’actions simples et réalisables. » Il semble que le message soit passé, et que l’initiative d’EcoTree touche ceux, de plus en plus nombreux, qui souhaitent qu’on reboise notre planète.

Poster un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.