Nintendo a récemment perdu son patron, Satoru Iwata, décédé à 55 ans. Orpheline, l’entreprise nippone est aujourd’hui l’un des grands succès de l’archipel à l’international. Mais pour combien temps ?
Satoru Iwata laisse un grand héritage à Nintendo : la Wii et la DS. Il avait pris ses fonctions en 2002, une période charnière pour le groupe nippon qui devait alors faire son entrée dans l’ère numérique.
Créée au 19ème siècle
La multinationale japonaise a été créée en 1889 par Fusajirō Yamauchi. Elle produisait alors les cartes à jouer appelées hanafuda, « le jeu des fleurs ». Traditionnel est très populaire au Japon et en Corée, les règles sont directement inspirées d’un jeu datant du 16è siècle. Il représente en cela le symbole de la prohibition de tout élément étranger ou des jeux d’argents de l’époque, ce qui lui value de belles heures. Ces cartes avaient en effet été créées pour éviter le ban. Nintendo Koppai (« Lassons la chance au ciel ») s’est alors retrouvée leader de la fabrication de ces cartes au Japon et en exportait même déjà aux États-Unis dans les années 1930.
En 1949, les activités de l’entreprise se diversifient. On la voit ainsi se spécialiser dans le packaging the portions individuelles de riz, de gestions de taxis ou d’hôtels. Puis, déjà dix ans plus tard, la renommée internationale de Nintendo commence à poindre grâce à son contrat avec Disney, avec lequel les Japonais signent pour pouvoir imprimer les figurines des dessins animés sur ses cartes à jouer.
Une histoire étonnamment longue
Dès le milieu des années 1960, le marché des cartes à jouer s’est retrouvé saturé. Nintendo a d’ailleurs presque déclaré faillite. Pourtant, à la même époque, la marque commence à s’intéresser aux jeux électroniques. Le Japon marchait à grands pas vers sa révolution numérique et les années 1980 voient alors la naissance de Mario et Luigi. Ces plombiers à la renommée internationale feront bientôt les heures de gloire de l’entreprise nippone. Puis c’est au tour de la console de jeu « GameBoy » et de son jeu fétiche « Tetris ».
Pourtant lassé de produire des jeux nécessitant une adaptation USB, Nintendo s’est lancé dans la création de l’ordinateur familial « FamiCom » – pour Family Computer » – afin de créer le Nintendo Entertainment System (NES). Puis ce fut au tour des Pokémon de devenir le phénomène d’une génération toute entière et de sacraliser l’entreprise séculaire.
Pourtant, aujourd’hui, la firme ne fait déjà plus le poids face à des géants tels que Sony et Microsoft en raison de son manque d’attaque sur la scène des applications numériques. La DS et la Wii lui ont certes permis une ascension phénoménale sur le marché entre 2006 et 2009, mais Nintendo reste dans le rouge et dépense plus pour produire, fabriquer et vendre ses produits que ces derniers ne lui en rapportent.
Pour Iwata, il était hors de question d’entrer dans l’ère des applications mobiles et proposer des jeux sur tablettes et smartphones. Il jugeait cela trop risqué et c’est pour cette raison qu’il avait préféré opter pour une nouvelle génération de produits radicalement différents: des ordinateurs capables de mesurer le sommeil.
Rétablir la présence de Nintendo sur le marché est donc la plus lourde des tâches qui attendent Shigeru Miyamoto, pilier de l’entreprise, et Genyo Takeda, un des actuels dirigeants de Nintendo, qui doivent assurer les fonctions de directeurs du groupe en attendant la nomination d’un nouveau patron.
C’est tout le paradoxe de ces grands groupes. Une puissance inimaginable alliée à une grande fragilité.
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