La société finlandaise Supercell développe des jeux pour smartphones et tablettes. En proposant des jeux gratuits, simples mais très amusants, aux graphismes presque enfantins, cette start-up a su s’élever comme un acteur majeur sur la scène des jeux mobiles.
Supercell a démarré le développement de ses jeux pour smartphones et tablettes en 2011, alors que le monde entier accueillait avec scepticisme la sortie de l’iPad deuxième génération. Pourtant, très rapidement, les jeux sur tablettes sont apparus comme un créneau d’avenir, voire comme la fin des consoles de salon. Défi relevé pour les finlandais de Supercell, qui se sont concentrés sur un format de jeu amusant et original pour tablettes. Grâce à de petites équipes de développeurs créatifs et motivés, Supercell a mis au point deux jeux mondialement connus, avec des millions de joueurs connectés en permanence : Clash of Clans et Hay Day. Le premier est un jeu de stratégie où vous construisez un village, formez des troupes et affrontez d’autres joueurs en ligne, alors que dans le second, vous gérez une simple ferme. Mais la force de ces jeux réside dans leur côté addictif : des possibilités d’évolution infinies et des récompenses régulières donnent envie aux joueurs de continuer l’aventure et de jouer avec leurs amis.
Dans le top 10 sur l’App Store
Les deux principaux jeux de Supercell, Hay Day et Clash of Clans, font tous deux partie du top 10 des applications qui connaissent le développent le plus rapide sur l’App Store, selon AppData. Et si les applications sont disponibles gratuitement, Supercell réalise ses bénéfices en vendant, au sein même des jeux, des options ou des pouvoirs à ses 8,5 millions de joueurs dans le monde entier.
En avril dernier, l’entreprise finlandaise générait ainsi plus de 2,4 millions de dollars par jour, en moyenne, et était valorisée à 770 millions de dollars. Aujourd’hui, elle est évaluée à plus de 3 milliards de dollars. Mais ce sont deux groupes japonais qui ont le contrôle de Supercell à 51% : le géant des télécoms japonais Softbank, et le développeur de jeux vidéo Gungho. Ils ont à eux deux déboursé plus de 1,5 milliards de dollars dans cette opération.
Sur les traces de Nintendo
Pour le patron de Softbank, Masayoshi Son, il s’agit non seulement de diversifier son offre mobile en se distinguant de ses concurrents, mais aussi de grignoter tant que faire se peut les parts de marché des traditionnels jeux sur console. Dès 2010, Masayoshi Son avait investi dans le groupe américain Zynga, avant d’augmenter sa part dans GungHo de 33,6% à 58,5%. Résultat, GungHo génère près de deux millions de dollars chaque jour grâce à son jeu « Puzzles & Dragons », et Masayoshi a vu sa capitalisation boursière dépasser celle du géant historique Nintendo.
Ilkka Paananen, le jeune PDG de Supercell, explique vouloir grâce à cet investissement japonais élever sa start-up en « véritable acteur mondial du jeu ». Son rêve : construire les bases d’une entreprise de référence dans le secteur des jeux vidéo, pour que d’ici trente ans les jeunes parlent de Supercell comme ils parlent aujourd’hui de Nintendo !