Withings, c’est l’entreprise française en vogue dans le secteur des objets connectés. Fondée en 2008 par trois ingénieurs, elle s’est fait une spécialité des devices de télémédecine. Montres intelligentes, balances connectées ou détecteurs de sommeil font par exemple partie de leur catalogue. Si Withings fait son grand retour sous pavillon français sur la scène de la santé connectée, cela n’a pas toujours été le cas. Elle a été un temps dans le giron de Nokia avant de redevenir tricolore.
Eric Carreel, entrepreneur en série
Withings n’est pas l’unique bébé d’Eric Carreel, son président et l’un des cofondateurs. Il est également à l’origine de l’entreprise de vélos électriques Zoov, de la start-up Sculpteo, qui comme son nom l’évoque évolue dans l’écosystème prometteur de l’impression 3D, et d’Invoxia qui propose des solutions de tracking par GPS.
Un palmarès qui ne le met pas à l’abri des difficultés pour se développer en France sur la question de la santé connectée. En 2016, il revend Withings à Nokia pour 171 millions d’euros. En 2018, Eric Carreel rachète à nouveau pour moins d’un cinquième de cette somme (le montant exact de la transaction n’a pa Withings, la French Tech au service de la télémédecine s été communiqué) l’entité du géant finlandais qui a commercialisé entre temps ses produits sous la marque Nokia Health pendant près d’un an.
Après sa période Nokia, le renouveau de Withings
Une transaction juteuse ? Pas si sûr. De l’aveu d’Eric Carreel, alors qu’elle était sous le contrôle de Nokia, l’entreprise Withings a perdu beaucoup d’argent. L’opération n’a donc pas été heureuse pour l’entreprise française qui, malgré son dynamisme, peinait à se faire une place sur le marché de plus en plus concurrentiel de la santé connectée.
Mais l’énergie et la créativité sont bel et bien là. Withings a retrouvé une taille humaine mais a entre-temps beaucoup appris de son passage par Nokia. Malgré sa perte de vitesse, le géant finlandais reste un acteur incontournable de l’industrie de la tech.
Withings a su prouver qu’elle prenait un nouveau départ en se présentant comme un acteur majeur de l’Internet of things. Au dernier CES de Las Vegas, la start-up a notamment présenté deux montres connectées et un tensiomètre capable de réaliser un électrocardiogramme à domicile et d’écouter le son de son cœur. Des demandes ont été déposées aux États-Unis et en Europe pour que le BPM Core (nom du tensiomètre) soit reconnu comme dispositif médical.
La santé connectée, un marché prometteur
L’Internet des objets (ou IOT pour Internet of things) n’en est qu’à ses balbutiements. Le nombre d’objets connectés est en pleine expansion et les interactions entre ces objets sont exponentielles. Voitures, appareils électroménagers, vêtements, meubles communiquent de plus en plus avec leurs utilisateurs, mais aussi leurs médecins. L’utilisation de bases de données de plus en plus massives combinée à des intelligences artificielles de plus en plus performantes permet désormais à la machine d’établir des diagnostics tout aussi efficaces, parfois même plus précis et plus précoces que les médecins humains.
En France, les tentatives de généraliser le dossier médical partagé ou les innovations telles que l’application Doctolib, qui permet de géolocaliser les médecins et gérer ses consultations participent également à une meilleure gestion et coordination des données médicales. Qui sait, un jour peut-être, pendant votre sommeil, votre montre détectera chez vous une anomalie cardiaque, la notifiera automatiquement dans votre dossier médical, alertera votre médecin généraliste et se mettra en quête sans vous prévenir d’un désistement pour prendre rendez-vous chez un spécialiste au plus vite et au plus proche de chez vous ou de votre lieu de travail.
Si les géants américains de l’Internet tentent de monopoliser le secteur de la santé connectée en imposant notamment leur modèle d’intelligence artificielle ou leurs bases de données, il reste toutefois une place sur ce marché pour les entreprises agiles telles que Withings, dans la conception de devices intelligents capables de fournir des données précises et pertinentes au big data médical. Face aux GAFAM et aux BATX, voilà peut-être la part à occuper pour les entreprises européennes dans ce marché vertigineux.