Dans un contexte où la planète cherche à se débarrasser autant que faire se peut du plastique dans la consommation courante, le numéro trois mondial de l’emballage n’en finit pas de revoir ses objectif à la hausse après son rachat par le fonds américain Apollo et son entrée en Bourse en 2019.
L’origine de Verallia remonte aux débuts de la révolution industrielle avec la verrerie Vauxrot en France qui, après 150 ans et une internationalisation réussie, intègre la branche emballage du groupe Saint Gobain en 1972. Si la marque Verallia elle-même est créée en 2010, c’est en 2015 qu’elle devient un groupe indépendant racheté à Saint Gobain par le fonds d’investissement américain Apollo pour plus de 2.8 milliards d’euros.
Son Activité consiste principalement à produire des bouteilles et des pots en verre destinés à contenir du vin, de la bière, des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées. Sa production de 16 milliards d’unités en 2019 en fait le troisième producteur mondial dans ce secteur.
Verallia peut aujourd’hui compter sur 10.000 employés et autant de clients pour assurer son activité et générer un chiffre d’affaires annuel consolidé de 2,6 milliards d’euros (2019). Sa présence industrielle s’étend à 11 pays, principalement en Europe et en Amérique latine, avec 32 usines verrières et 57 fours.
La fin du plastique en vue
Le besoin de plus en plus criant de trouver des solutions alternatives à l’utilisation des matières plastiques semble faire aborder à la société une nouvelle étape de son histoire. Ce besoin n’a d’ailleurs rien d’un effet de mode.
Si les images d’animaux marins piégés par des emballages ou de lits de rivières couverts de boîtes et de sacs en plastique font régulièrement le tour des écrans et des réseaux sociaux, les chiffres bruts sont eux aussi alarmants : en 70 ans, ce sont plus de huit milliards de tonnes qui en ont été produites, c’est à dire plus d’une tonne par habitant de notre planète. 60 % de cette masse colossale n’est plus utilisée et n’a pas été recyclée. Or, la production augmente encore chaque année et a atteint 360 millions de tonnes en 2018.
Cet immense succès, dû à son faible coût et à sa parfaite adaptation à la production de masse, fait du plastique un matériau infiniment difficile à remplacer à grande échelle. Dans cette perspective, Verallia est l’un des trop rares acteurs industriels à présenter une capacité suffisante pour proposer une alternative réaliste. Le bureau d’études Berenberg a d’ailleurs identifié cette année l’entreprise parmi les 15 mieux placées pour relever le défi de l’après plastique et du recyclage.
L’écologie enfin attirante financièrement
Les investisseurs ne s’y sont ainsi pas trompés, et Verallia a connu un très fort regain d’intérêt depuis 2015 et sa mise sur le marché par Saint Gobain. La qualité de son patrimoine industriel et de son carnet de commande, ainsi que ses niveaux remarquables d’EBITDA (615 millions d’euros en 2019, en constante progression) et de taux de marge (22.5%, en hausse régulière également) ont rendu la société extrêmement séduisante pour les marchés et ont fait d’elle l’une des meilleures valeurs industrielles.
Sa capacité à réduire sa dette nette de 3,7 à 3,1 fois l’EBITDA a également joué, tant ce critère peut se montrer rédhibitoire pour les investisseurs. Mais ce sont bien les perspectives de croissance dans ce contexte de révolution structurelle et écologique qui ont le plus fait pour attirer les capitaux, avec en point d’orgue cette introduction en bourse qui a permis de lever 963 millions d’euros et d’en investir 253 pour la seule année 2019.
Photos : blog-espritdesign.com/ lunion.fr /