Nous savons tous qu’il est important d’attacher sa ceinture, que l’alcool et la vitesse tuent. Depuis la création en 1972 du Comité interministériel de la sécurité routière, ce dernier a réussi à nous informer et à nous sensibiliser aux dangers de la route et aux bons réflexes à adopter. Elle a aussi contribué efficacement à la baisse significative du nombre de victimes sur les routes françaises. Difficile donc, pourrions-nous croire, d’innover encore sur le sujet. C’est sans compter sur la créativité des communicants de la Sécurité Routière qui ont permis à l’agence de remporter le prix de la meilleure communication publique des trente dernières années remis par l’association Communication publique.
Des sujets impopulaires
Si le travail de la Sécurité Routière semble totalement légitime avec le recul, les messages transmis par l’agence ne font pas toujours l’unanimité. Du premier slogan de 1972 « sécurité = vitesse limitée » à la récente polémique sur la limitation à 80 km/h, la difficile tâche de la Sécurité Routière a toujours été de faire accepter aux usagers de la route l’abandon d’une part de leurs libertés au profit de leur sécurité.
Des campagnes qui impriment
La marque de fabrique des campagnes de la Sécurité Routière, c’est la simplicité et la force des mots employés, de ses slogans percutants qui restent dans la tête année après année : « Un trait danger, deux traits sécurité », « Boire ou conduire, à vous de choisir », « Vous rouliez juste un peu vite. Vous l’avez juste un peu tué ». On se rappellera également de la campagne mettant en scène Karl Lagerfeld clamant haut et fort (et à l’époque hors de toute considération politique) : « Les gilets jaunes, c’est jaune, c’est moche, ça ne va avec rien, mais ça peut sauver des vies ». Certaines campagnes sont mêmes entrées dans le vocabulaire français. C’est ainsi qu’un Sam désigne désormais dans le langage courant une personne qui s’interdit de boire lors d’une soirée pour pouvoir reconduire ses amis chez eux.
Des résultats probants
En 2016, près de 3500 personnes sont mortes sur la route ou dans les trente jours suivant un accident de la route. C’est beaucoup, c’est trop, mais c’est beaucoup moins qu’en 1960, première année pour laquelle ces chiffres sont disponibles et qui a vu périr plus de 8000 personnes sur les routes françaises. Et pourtant depuis cette date, le nombre de voitures en circulation dans notre pays a été multiplié par six passant d’un peu plus de six millions à près de quarante millions. Le nombre de morts sur les routes avait même dépassé les 15.000 âmes durant quatre années consécutives, de 1970 à 1973.
Cette baisse drastique de la mortalité est liée à de multiples facteurs. Il est difficile de déterminer précisément la part jouée par la qualité grandissante des infrastructures, la sécurisation des véhicules, la peur du gendarme et la conscientisation des usagers de la route. Une chose est sûre, la Sécurité Routière a sauvé des milliers de vie depuis son apparition, et la créativité de ses publicitaires n’y est pas étrangère.
Sources des photos : strategies.fr / caradisiac.com