Leader du marché de l’assurance pour animaux domestiques en France, SantéVet a généré un chiffre d’affaires de 66,5 millions d’euros en 2019. Entre le rachat de Vetolib, le Doctolib pour animaux et l’instauration du tiers-payant, SantéVet fonce dans un marché qui a longtemps été boudé en France.
« Un jour, le chat rentre jusqu’à la maison en titubant et en miaulant bizarrement. Je l’emmène en urgence chez le vétérinaire : il me dit qu’il s’agit d’une morsure de brown snake, un serpent mortel ! On l’a sauvé, c’est un miracle… Mais ça a coûté l’équivalent de 3000 euros, heureusement qu’avec l’assurance, je n’ai payé que 500 euros de ma poche. » L’anecdote est racontée par Jan, un Australien qui vit dans la campagne victorienne, dans un pays exposé aux animaux sauvages dangereux. Dans sa culture, comme dans l’ensemble du monde anglo-saxon ou encore en Suède, payer une assurance pour son animal de compagnie est un réflexe depuis plus de quarante ans.
Cette tendance est saisie en 2003 par Jérôme Salord, le fondateur de SantéVet, leader de l’assurance pour animaux domestiques en France. A cette époque, il est directeur de laboratoires chez Vetoquinol, un fabricant de médicaments pour animaux, et voyage régulièrement au Royaume-Uni. C’est ainsi qu’il découvre qu’Outre-Manche, 35 % des animaux domestiques sont assurés, contre 6 % en France. Il imagine une stratégie, convainc des investisseurs de l’aider à atteindre un budget de 100.000 euros et lance ses premiers contrats en janvier 2004. En seize ans, il passe de 140 adhésions mensuelles à environ 4.000 : un bond qui témoigne de l’évolution des mentalités.
Les mêmes principes qu’une mutuelle classique
Le modèle de la couverture santé animalière repose sur les mêmes principes qu’une mutuelle classique mais ne concerne que les chats, les chiens et les NAC, les nouveaux animaux de compagnie (furet, lapin, tortue, lézard, serpent, etc.). L’ensemble ou partie des frais médicaux des mascottes de la maison sont ainsi pris en charge par l’assurance (consultation, vaccination, opération, urgences, etc.) en fonction des modalités du contrat. Des clauses sont insérées en rapport avec la spécificité de la zone dans laquelle vit l’animal. Cette couverture garantit ainsi un meilleur suivi aux propriétaires qui hésitent moins à se rendre chez le vétérinaire lorsqu’ils sont alertés par un dysfonctionnement chez leur animal.
L’animal de compagnie prend une place de plus en plus importante au sein des foyers depuis la moitié du XXe siècle et représente une dépense estimée à 4,7 milliards d’euros par an en France. Cette tendance à la hausse ouvre des perspectives à SantéVet : l’entreprise s’est agrandie en seize ans d’existence et réunit ses différentes marques au sein du groupe La Compagnie des Animaux, qui a publié un chiffre d’affaires de 66,5 millions d’euros en 2019. Le courtier en assurances, qui vise désormais certains marchés européens (Belgique, Espagne et Allemagne), a racheté un concurrent, Bulle Bleue, ainsi que Jim & Joe, spécialisé dans le digital.
En septembre 2020, c’est Vetolib, l’équivalent pour animaux de Doctolib, qui est passé dans le giron de SantéVet qui n’en finit plus d’innover. Son fondateur a en effet annoncé que l’assureur allait pratiquer le tiers-payant afin que ses clients n’aient plus à avancer les frais. Il s’agit d’un pas important supplémentaire dans la démocratisation de l’assurance pour les copains à quatre pattes. Cela devrait rassurer leurs maitres lorsqu’ils partent à l’aventure ou font de mauvaises rencontres.
Photos : Le-tout-lyon.fr / santevet.com