Le roquefort célèbre ses 100 ans : succès d’un fromage d’exception

En 2025, le roquefort, roi des fromages à pâte persillée, fête les 100 ans de son Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), obtenue en 1925. C’est le premier fromage français à avoir bénéficié de cette reconnaissance officielle, et son succès, cent ans plus tard, reste intact. Produit dans l’Aveyron, affiné dans les caves naturelles de Roquefort-sur-Soulzon, il continue de séduire en France comme à l’international, malgré un contexte agricole et économique tendu.

Une histoire millénaire, une reconnaissance centenaire

Le roquefort est mentionné dès l’Antiquité et célébré dès le Moyen Âge pour ses qualités gustatives. Selon la légende, il serait né de l’oubli d’un pain et d’un fromage dans une grotte par un jeune berger. En 1925, il devient le premier fromage à bénéficier d’une AOC, garantissant son origine, son mode de production et son affinage unique dans les caves de Combalou. Cette protection a été renforcée par l’Appellation d’Origine Protégée (AOP) au niveau européen en 1996.

Un pilier de l’économie locale

Aujourd’hui, le roquefort représente un poids économique majeur pour l’Aveyron. La filière emploie près de 2 000 personnes et fait vivre de nombreux éleveurs de brebis de race Lacaune. Chaque année, environ 16 000 tonnes de roquefort sont produites, dont près d’un tiers est exporté, principalement vers l’Allemagne, les États-Unis, et le Japon.

Parmi les acteurs majeurs du secteur, on retrouve la coopérative Jeune Montagne, la société Papillon, et surtout le géant Société des Caves de Roquefort, filiale du groupe Lactalis, qui à lui seul représente plus de 60 % de la production totale.

Un produit de terroir entre excellence et tensions

Si le roquefort bénéficie d’une forte image de qualité, il n’échappe pas aux polémiques. La domination du groupe Lactalis est parfois dénoncée pour son influence sur les prix du lait et les conditions imposées aux éleveurs. De plus, les défenseurs des petits producteurs soulignent les difficultés croissantes à maintenir des exploitations ovines durables face aux coûts, à la concurrence et aux normes européennes.

En 2020, une polémique a éclaté lorsque le président d’une coopérative a refusé de signer un contrat avec Lactalis, dénonçant un prix du lait trop bas. L’affaire a mis en lumière les tensions entre traditions artisanales et logique industrielle.

Un avenir à consolider

À l’heure des préoccupations écologiques, le roquefort mise sur la valorisation de ses pratiques pastorales, le bien-être animal et le maintien des paysages caussenards. La filière travaille à moderniser son image tout en conservant son ancrage local. Le label AOP, régulièrement renforcé, garantit une production limitée à sept communes et un affinage strictement dans les caves de Roquefort.

Pour son centenaire, de nombreuses initiatives sont prévues : expositions, dégustations, visites de caves, campagnes de communication et actions pédagogiques pour sensibiliser les jeunes générations à ce patrimoine unique.

Un symbole français à l’international

Produit d’excellence, emblème du savoir-faire français, le roquefort continue de rayonner. S’il a vu sa consommation légèrement baisser en France ces dernières années, il reste un produit prisé à l’étranger, et un vecteur fort de l’identité gastronomique française. À 100 ans, le roquefort n’a pas pris une ride — il est même plus vivant que jamais.

Photos : France 3 et La Dépêche

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