Quitoque, “le n°1 des paniers à cuisiner en France”, propose de livrer à chacun l’ensemble des ingrédients d’une recette quotidienne. Récit du succès fulgurant de l’un des nombreux acteurs d’un créneau en fort développement.
La foodtech, à savoir le petit monde des start-up et des entrepreneurs qui innovent dans le secteur de l’alimentation, a littéralement explosé dans les années 2010 en Europe. Ce terme regroupe un large panel d’activités : aliments du futur, nouveaux concepts de fermes et d’élevage, packaging intelligent et durable, traçabilité…
Quitoque innove dans le domaine des services et notamment de la livraison d’ingrédients aux particuliers. Cela dans le but de leur permettre de préparer une recette choisie chaque jour, de A à Z, sans avoir à se déplacer pour de longs et fastidieux achats. Et ça marche ! Puisque la jeune société a rapidement été rachetée par le géant de la distribution Carrefour.
Un concept dans l’air du temps
Quitoque a été fondée en 2014 par trois jeunes entrepreneurs français, Grégoire Roty et Etienne Boix, anciens de NEOMA Business School à Rouen, et la cheffe Céline Nguyen, également diplomée de Sciences Po Paris. Etienne Boix a d’ailleurs lancé l’idée alors qu’il était encore à l’école, à 22 ans.
Le concept est simple : proposer chaque semaine sur un site web une liste de 16 recettes de cuisine. Les clients du site choisissent les plats qui les intéressent, et s’en font livrer tous les ingrédients dans les bonnes quantités à domicile, s’épargnant ainsi le déplacement dans différents points de vente alimentaires. Les produits sont frais, de saison et issus d’une agriculture raisonnée et française autant que faire se peut.
L’entreprise vise clairement une clientèle urbaine et active, et répond judicieusement à certaines de ses préoccupations du moment : un rythme de vie quotidien effréné entre le travail, les bouchons ou le métro qui laisse peu de temps pour cuisiner, allié à un souci grandissant de qualité gustative comme sanitaire, d’équilibre diététique, de variété. Des aspirations et des modes de vie antagonistes typiques d’une clientèle moderne et sophistiquée, que Quitoque permet de réconcilier efficacement.
La naissance d’un acteur important avant la consolidation du secteur
La petite start-up a aujourd’hui atteint une taille respectable et compte désormais 85 employés. En 2019, elle a généré un chiffre d’affaires d’environ 20 millions d’euros distribuant pas moins de 120.000 repas hebdomadaires. Elle continue d’ailleurs de recruter. C’est d’abord une de leurs clientes qui, séduite par le concept, les a aidés en investissant 20.000 euros aux débuts de leur activité.
Deux levées de fonds ultérieures ont donné à Quitoque son envergure actuelle. Mais c’est notamment son rachat à hauteur de 70 % par le groupe Carrefour en 2018 – tout en conservant le trio fondateur aux manettes de la société – qui a sonné le réel essor de l’entreprise.
Le secteur de la foodtech en France est un marché prometteur s’il en est, avec un chiffre d’affaires estimé à 200 millions en 2016 et qui devrait atteindre le milliard d’euros une fois la crise du coronavirus passée.
Comme souvent lors de l’émergence d’un nouveau secteur d’activité, et c’est le cas ici, une myriade de sociétés apparaissent parmi lesquels de nombreux modèles peinant à trouver leur rentabilité, avant que quelques acteurs majeurs ne prennent le dessus et que le marché en question ne se consolide pour aboutir à deux ou trois compétiteurs.
Cela semble désormais être le cas de Quitoque, qui présente le double avantage d’offrir des synergies marketing et logistique avec l’offre en ligne de Carrefour et notamment sa branche urbaine Carrefour Express, et d’apporter au groupe un fichier clients consistant et très précis.
Photos : dynamique-mag.com / quitoque.fr / touteslesbox.fr