Vous avez une idée de génie mais monter une entreprise vous effraie ? Pas de panique ! De nombreux organismes sont là pour vous soutenir dans votre projet.
Créer sa boite n’est pas de tout repos. Avoir une idée révolutionnaire ne suffit pas. Le créateur d’entreprise doit se montrer très polyvalent, puisqu’il sera confronté à des problématiques juridiques, financières, administratives, qui dépassent parfois ses compétences. Mais des solutions sont prévues pour les personnes atteintes de « phobie administrative » ou ceux qui ont séché les cours de comptabilité. Des organismes publics et privés sont là pour aider les créateurs d’entreprise à affronter ce parcours du combattant.
Les aides publiques
L’Etat français (tout comme les autres Etats) a grand intérêt à encourager la création d’entreprises sur son territoire, tout d’abord pour stimuler l’activité économique du pays, mais surtout dans l’espoir d’aider les entrepreneurs à créer de l’emploi et lutter contre le chômage de masse. De nombreuses aides administratives, techniques et financières sont accessibles au niveau local et national. Si les nombreux organismes d’aide à la création d’entreprises ont le mérite d’exister, ils peinent à compenser les freins à l’entreprenariat liés aux lourdeurs administratives et au poids des charges sociales.
D’un point de vue financier, l’aide publique se fera surtout sous forme d’exonérations de charges, comme un palliatif au mal fiscal français. Le dispositif Accre, par exemple, permet aux demandeurs d’emploi ayant le projet de créer ou reprendre une entreprise de bénéficier d’une exonération de charges sociales durant la première année d’activité.
Certaines primes ou exonération de charges peuvent vous être octroyées par les autorités locales et la DATAR (délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale) si vous localisez votre activité dans les zones géographiques dans lesquelles l’activité économique ou l’emploi connaissent des faiblesses.
Mais les organismes d’Etat peuvent également vous aiguiller sur les problématiques administratives et légales, et vous aider à évaluer la faisabilité de votre projet. C’est le cas notamment de l’APCE (Agence pour la création d’entreprise), qui donne sur son site Internet une quantité d’informations pratiques à destination des futurs entrepreneurs. C’est également le rôle des Chambres de commerce et de l’industrie (CCI). Réparties sur tout le territoire français, ces dernières pourront notamment vous aider à évaluer la faisabilité de votre projet avec un regard régional, et vous aider à élaborer votre business plan.
Pour celles et ceux qui désireraient entreprendre hors de l’Hexagone, il existe également des CCI françaises implantées à l’étranger, dans 82 pays différents. Elles offrent aux entrepreneurs, via des formations et une aide individualisée, un regard avisé sur les spécificités légales et le marché du pays dans lequel vous désirez vous implanter.
Pépinières, incubateurs, accélérateurs
Comme leurs noms l’indiquent, ces structures sont consacrées au soutien de nouvelles entreprises dans leur phase de démarrage. Un ensemble de professionnels se met à la disposition des entrepreneurs afin de les conseiller dans les domaines du marketing, de la comptabilité, du business plan, ou encore sur des aspects juridiques. Mais ces structures sont surtout l’occasion de faire des rencontres, avec de potentiels partenaires, des investisseurs ou encore des business angels. La plupart des ces programmes offrent des formations, conférences et évènements, et certains (mais pas tous) prévoient même l’allocation d’espace de co-working, de salles de réunion, de services de secrétariat, mutualisés afin de diminuer les frais fixes d’une entreprise naissante. Certaines des ces organisations exigent une cotisation, mais beaucoup de rémunèrent en prenant une participation dans les entreprises incubées.
Il existe beaucoup d’incubateurs privés, dont le célèbre Camping, porté par l’association Silicon Sentier, mais la concurrence de structures publiques commence à faire son apparition, à l’image du projet des « quartiers numériques » de la salle Freyssinet à Paris. Cet accélérateur géant voulu par la ministre Fleur Pellerin et soutenu par le fondateur de Free, Xavier Niel devrait accueillir dès fin 2016 plus d’un millier de start-up.
Aide financière : sortez du schéma classique de l’emprunt à la banque
Le financement des entreprises prend un nouveau tournant depuis quelques années, et la création d’une start-up ne passe plus nécessairement par l’obtention d’un prêt conséquent à un taux exorbitant auprès de votre banquier et du risque corolaire de ne pas pouvoir le rembourser en cas d’échec.
Outre les levées de fonds qui certes peuvent faire décoller un projet à moindre risque, mais peuvent également faire fondre vos parts comme neige au soleil, certains organismes offrent des solutions avantageuses pour emprunter. C’est le cas par exemple de la compagnie financière semi-publique BPI France (Banque publique d’investissement) qui offre des prêts à taux zéro, ou de la récente plateforme Lendix, qui permet à des TPE et PME d’emprunter directement à des particuliers, sans intermédiaire bancaire.
Enfin, pour financer un projet innovant et le faire connaître au grand public dans le même temps, pensez aux solutions de crowdfunding (ou financement participatif) qui ont le vent en poupe. La société américaine Kick Starter, maitresse dans ce domaine outre-Atlantique, se félicite d’avoir pour la seule année 2014 permis à 22252 projets d’être financés par 3,3 millions de particuliers ayant investi au total plus de 500 millions de dollars (soit une moyenne de 1000 dollars par minute). La France ne connaît pas encore de plateforme aussi imposante que Kick Starter, mais une offre équivalente se développe, et certains sites comme KissKissBankBank offrent déjà de bons résultats.
Les aides financières et logistiques se développent de plus en plus en France, mais il serait dommage de se limiter aux seules opportunités hexagonales. Le monde des start-up évolue à grande vitesse, la dématérialisation du travail et l’utilisation quasi-omniprésente d’Internet rendent les possibilités de partenariats, de modes de financement et de business plans quasi-infinies, tout en ouvrant les entreprises travaillant en ligne à un marché mondial à portée de clic.