Les starts-up, se tournent de plus en plus vers des pratiques responsables et contribuent ainsi à changer la société. Internet et l’utilisation du réseau apportent aux entrepreneurs des moyens simples et intelligents de repenser l’économie et le social. C’est le cas d’Eqosphère, entreprise sociale qui propose des services performants pour réduire les déchets (alimentaires ou non) et réinventer le recyclage.
Xavier Corval, le fondateur de la start-up, est parti d’un constat simple: les entreprises, les collectivités et les magasins de distribution produisent des quantités considérables de déchets. La plupart du temps ces déchets ne sont pas encore au stade de déchets à proprement parlé, ils sont encore consommables. Or on sait à quel point il est difficile pour les associations de récupérer cette nourriture auprès de la grande distribution.
L’entreprise Eqosphère souhaite donc résoudre le manque de fluidité, de connexion, entre d’un côté de la chaine les producteurs de déchets appelés les “émetteurs” et de l’autre les “receveurs”, ceux pour qui le produit qualifié de « déjà consommé » peut encore avoir une utilité. Leur solution? Une plateforme en ligne collaborative pour faciliter le recyclage entre tous les acteurs ainsi qu’un logiciel pour améliorer la revalorisation des déchets (alimentaires ou non).
Auchan, Carrefour, la Croix Rouge…
Grandes surfaces, entreprises, collectivités, associations pourront accéder à la technologie d’Eqosphere afin de trouver l’épicerie sociale, l’usine de transformation des déchets, le destockeur, le plus proche et plus adapté au produit (jeté) en question.
Auchan, Carrefour et Leclerc sont par exemple intéressés par le logiciel innovant développé par Eqosphère pour mettre à disposition leurs surplus alimentaire au secteur associatif. Les associations telles que Emmaüs, les Resto du Cœur ou la Croix Rouge pourront être informées à l’avance des quantités et types de produits à récupérer, permettant ainsi une meilleure redistribution. Une application smart phone a également été lancée cet été pour permettre aux ménages de participer à ce grand mouvement national anti-gaspillage.
L’expérience va débuter en Ile-de-France où chacun est invité à participer en remplissant un formulaire d’inscription en ligne. Les informations sur les opérations test leur seront ensuite transmises. Si le système fonctionne, il sera développé dans tous l’hexagone.
Le problème du gaspillage en France.
Le mois dernier le ministère de l’agriculture instaurait sa première édition de la journée « anti gaspillage alimentaire ». Ce rendez-vous festif, avec au menu mets cuisinés par de grands chefs à partir des invendus du marché de Rungis, entrait dans le cadre du Pacte National de lutte anti-gaspillage du Gouvernement.
Les pouvoirs publics souhaitent en effet résoudre au plus vite ce dysfonctionnement qui représente environ 3 millions de tonnes d’aliments gaspillés par année. On compte 38 kilos de nourriture encore comestible jetés dans nos poubelles chaque… seconde !
La faute du consommateur, mais pas seulement.
L’Union Européenne se penche également depuis quelques années sur la mauvaise gestion des aliments en travaillant sur des bonnes pratiques, des conduites anti-gaspi à appliquer. Elle souhaite revoir tout le système alimentaire pour appliquer des démarches responsables. Elle a appelé pour cela chaque citoyen à réagir sur nos modes alimentaires via un questionnaire en ligne en Septembre.
On peut donc espérer des évolutions positives sur la consommation des Européens mais aussi sur la production et distribution.
Car ce qui est intéressant avec Eqosphere et représente en soi un changement, c’est la responsabilisation non plus des consommateurs uniquement mais des producteurs et des distributeurs! La start up offre un outil pour faire un grand pas vers la RSE (responsabilité sociale des entreprises). Il sera donc intéressant de voir si très prochainement les entreprises adopteront la démarche.