Dix ans après sa création, Neoen (pour Néo-énergies) lance son introduction en Bourse. Le 17 octobre dernier a marqué le début des négociations des actions Neoen sur le marché d’Euronext Paris sous la forme de promesses d’action. Lancée à 16,50 euros pour son introduction en Bourse, l’action Neoen valait déjà 17,30 euros deux jours après, ce qui représente une hausse de 4,85 %. Une tendance prometteuse.
Cette entrée en Bourse marque une étape-clé dans le développement de la start-up. « Nous évoquions depuis un certain temps notre projet d’une introduction en Bourse, explique Xavier Barbaro, le président de Neoen au Figaro. Aujourd’hui, le timing nous semble particulièrement bien choisi. » L’entreprise est en forte croissance et a doublé de taille durant les deux dernières années. Elle prévoit dans le cadre de cette opération une augmentation de capital d’environ 450 millions d’euros.
Jacques Veyrat (Impala), qui possède 54 % des parts, restera l’actionnaire majoritaire de Neoen. Les autres actionnaires sont Omnes Capital (23 %) et Bpifrance (14 %). Neoen a réalisé en 2017 un chiffre d’affaires de 169 millions.
3 gigawatts d’actifs sécurisés
Cette opération intervient à un moment crucial dans l’évolution du marché de l’énergie du renouvelable qui se développe très vite. Selon la direction de Neoen, « pour prendre des positions significatives, les entreprises concernées doivent disposer de moyens beaucoup plus importants que par le passé.»
A ce jour, l’entreprise s’appuie sur trois gigawatts (GW) d’actifs sécurisés, dont 2 GW opérés ou en construction. Elle projette de passer à 5 GW à l’horizon 2021, un objectif ambitieux que cette augmentation de capital devrait permettre de garantir.
L’activité de Neoen se répartit entre le solaire, qui représente deux tiers de son portefeuille, et l’éolien. Présente dans plus de treize pays dans le monde, la start-up a grandi et a de beaux succès à son actif. Neoen a mis en opération la plus grosse centrale photovoltaïque en Europe à Cestas (Gironde).
Un contrat avec Google en Finlande
Elle vient en outre de signer un contrat avec Google qui lui achètera 100 % de l’électricité verte produite par son futur parc éolien en Finlande. La construction de ce parc éolien, d’une puissance de 81 mégawatts, sera lancée fin 2018 pour une mise en service prévue pour fin 2019. Il sera détenu à 80 % par Neoen et à 20 % par Prokon Finland, un exploitant local de fermes éoliennes. Google utilisera cette électricité pour alimenter son datacenter situé au bord de la mer Baltique et mis en service en 2011.
En Australie, Neoen est partenaire du groupe californien Tesla pour la mise en place et l’exploitation de l’énorme batterie Powerpack. Cette super-batterie a été installée en 2017 pour résoudre les problèmes d’approvisionnement en électricité que connaît cette région d’Australie au climat particulièrement aride. Selon Neoen, cette batterie, la plus grosse au monde à ce jour, a déjà généré plus de 17 millions de dollars de chiffres d’affaires en six mois seulement, une information qu’elle a consignée dans le « document de base » qu’elle a déposé auprès de la Bourse de Paris dans le cadre du lancement de son introduction en Bourse. Et le retour financier sur l’investissement serait aujourd’hui supérieur à celui escompté.
Un projet Afrique subsaharienne
En Zambie, Neoen, en partenariat avec le fabricant américain de panneaux solaires First Solar, a remporté un appel d’offre pour la construction d’une centrale solaire de 47,5 mégawatts, à un coût défiant toute concurrence. Le consortium s’est engagé en effet à produire l’électricité à un tarif de 0,06 dollar le kilowattheure, un coût jamais atteint en Afrique subsaharienne.
Neoen poursuit ainsi son développement jalonné de succès dans le monde entier. Son entrée en Bourse devrait lui donner les moyens de le faire dans des conditions optimales.