La trentaine dynamique, Marjolaine Grondin fait partie de cette nouvelle génération d’entrepreneurs innovante et talentueuse. JAM, l’assistant intelligent qu’elle a mis au point avec son comparse ingénieur Loïc Delmaire, rencontré à HEC, a déjà conquis 100.000 utilisateurs, en grande majorité des jeunes, qu’il accompagne dans l’organisation de leurs loisirs, de leurs recherches de stages et plus généralement dans leur quotidien.
Ce n’est pas un hasard si Marjolaine Grondin s’est intéressée aux besoins des étudiants. Après des études à Sciences Po, la jeune fille choisit en 2009 l’aventure américaine et passe deux ans à l’université de Berkeley en Californie où elle étudie la sociologie culturelle, l’anthropologie et l’entreprenariat. Et là, en territoire étranger, elle se débat seule pour trouver logement, stages, et faire face aux besoins du quotidien. Ce qui n’est pas toujours une sinécure. De là germe l’idée d’un outil pour assister les étudiants dans leur vie.
Un chat par sms ou messenger
Aujourd’hui avec Jam, il suffit d’un chat sur messenger ou d’un sms pour questionner l’assistant virtuel en langage naturel sur un restau, un ciné, une location, voire une recherche de stage ou d’emploi. « Aujourd’hui 30 % des réponses sont entièrement réalisées par l’intelligence artificielle. 50 % sont un mix entre humains et machines et 20 % entièrement réalisées par des humains » explique Marjolaine dans une interview à ITespresso.fr. La réponse arrive dans les minutes qui suivent la requête. La recherche d’un bar ou d’un restaurant peut-être gérée à 100 % par l’intelligence artificielle tandis que d’autres demandes plus spécifiques, non identifiées par l’IA, requièrent une intervention humaine.
La start-up, fondée en 2012, a lancé Jam en avril 2014. Après un premier tour de table de 300 000 euros, la start-up a réussi en janvier 2016 une levée de fonds d’un million d’euros auprès du fonds de capital-risque ISAI (Seed Club) et de ses actionnaires historiques. Cette levée de fonds va permettre à la start-up, qui compte une quinzaine d’employés, d’investir pour améliorer l’intelligence artificielle afin qu’elle puisse traiter seule 80 % des demandes des utilisateurs, en recrutant des ingénieurs en langage naturel, en machine learning, deep learning, et autres profils spécialisés dans l’intelligence artificielle.
Une offre B2B
La notoriété de Jam auprès des étudiants intéresse les entreprises, ce qui amène la start-up à développer une nouvelle offre B2B (business-to-business), un service de sondages conversationnels automatisé, afin d’interroger les millenials (ou génération y) sur leurs habitudes, leurs intérêts. Ce service permet aux marques de mieux connaître et donc de mieux cibler les jeunes.
De grandes marques comme la SNCF, la Société générale, Lancôme, ou la MGEN ont ainsi intégré Jam dans leur approche marketing. « Demain, c’est cette rencontre entre une intelligence conversationnelle et des contenus de qualité qui donnera naissance aux services les plus pertinents» résume Marjolaine à Maddyness. Ce sont les contrats ainsi réalisés avec des entreprises qui permettent de générer des rentrées financières pour Jam.
Accessible aujourd’hui par sms ou Facebook Messenger, l’application Jam sera bientôt disponible également sur Twitter et WhatsApp. De par sa nature, Jam possède un vaste potentiel de développement à l’international, les besoins des étudiants étant similaires dans le monde entier.
L’application Jam pourrait être étendue à bien d’autres domaines et publics, mais Marjolaine Grondin, en femme d’affaires avisée, choisit pour le moment de se concentrer sur la cible étudiante. Car la jeune femme sait où elle va et entend conduire la croissance de son entreprise de façon intelligente et maîtrisée. Objectif annoncé : monter à 500.000 utilisateurs dans les mois qui viennent.