Céline Lazorthes, jeune fondatrice de Leetchi.com, est l’une des rares femmes entrepreneures dans le milieu des nouvelles technologies. Sa start-up est en train de connaitre un immense succès et prétend même pouvoir concurrencer Western Union. Présentation chiffrée !
Grâce à son entreprise prolifique, Leetchi.com, la jeune femme de 32 ans ne souffre pas de la crise. Leetchi.com est un système de collecte d’argent. Si votre prochain cadeau de Noël est un présent collectif, vos parents ou amis auront peut-être recours à cette cagnotte collective en ligne.
Céline Lazorthes une fille de bonne famille qui s’ennuyait souvent à l’école
Céline Lazorthes est la petite-fille de Guy Lazorthes (décédé en début d’année à l’âge canonique de 103 ans), le médecin et professeur d’université qui fut à l’origine de la création du premier CHU dans les années 70, à Toulouse. Les deux parents de Céline sont également médecins. Mais la génération suivante a choisi d’autres domaines d’études. Une anecdote familiale que relate Céline Lazorthes d’un ton amusé : la figure tutélaire de la famille a arrêté de donner des cours à la fac à l’âge de 97 ans, lorsqu’il a réalisé que le jeune frère de Cécile ne ferait pas non plus médecine.
Céline Lazorthes a grandi dans le milieu de la bourgeoisie catholique et porte encore en elle l’insouciance des enfants privilégiés qui savent qu’ils s’en sortiront toujours. Ses parents lui inculquent cette idée que tout est possible et que l’on peut tout faire dans la vie. Céline Lazorthes reconnaît que son milieu et son éducation lui ont facilité les choses dans son parcours.
A l’école, la fille de bonne famille s’ennuyait souvent, et il lui arrivait de sécher les cours pour aller jouer au tarot avec ses amis. Elle redouble sa seconde, et après avoir obtenu de justesse son bac S, elle commence par suivre une prépa scientifique afin d’intégrer une école d’ingénieurs informatiques. Elle obtient finalement un DESS Internet et gestion des médias, puis un master à HEC.
Mettre au point un service qui permettrait « à la bonne poire » de récupérer son argent
Lors d’un week-end d’intégration de HEC, Céline Lazorthes se voit confier l’organisation des festivités pour une quarantaine d’étudiants, dans une maison en Normandie. Après avoir avancé l’argent pour l’achat de boissons alcoolisées, elle se retrouve avec un trou de 600 euros dans sa tirelire. Elle jure qu’on ne l’y reprendra plus. Une idée germe dans sa tête : mettre au point un service qui permettrait « à la bonne poire » de récupérer son argent à coup sûr.
Céline Lazorthes obtient son diplôme à HEC en 2008, au tout début de la crise. Face à des offres d’emploi qui sont loin d’être mirobolantes, et en proie à une aversion du profil de consultante en tailleur qui va vieillir avant l’âge, la jeune femme se lance dans la création d’entreprise. Elle bénéficie d’un prêt de 20 000 euros accordé par la Banque publique d’investissement. Femme de caractère, elle martèle volontiers que les difficultés d’entreprendre en France ne sont pas avérées et qu’en revanche, le problème vient des moult changements apportés aux textes de lois à chaque nouveau gouvernement, les entrepreneurs se sachant jamais vraiment sur quelle base légale ils vont devoir travailler. En novembre 2009, sa start-up Leetchi.com voit le jour.
Leetchi.com : deux millions de clients
Céline Lazorthes, principale actionnaire de Leetchi, déclare ne se verser que le sixième salaire de son entreprise de 30 salariés. Avec près de deux millions de clients, Leetchi.com connaît une ascension fulgurante. En 2014, 100 millions d’euros transitaient par Leetchi. En 2015, 200 millions ! Le jackpot pour cette auto entrepreneuse devenue en quelque sorte banquière. En effet, en 2013 elle a développé le système de paiement Mangopay sur la base de celui de Leetchi, et de nombreux sites l’ont déjà adopté.
Dernier projet en date, Leetchi Cash, lancé en septembre 2014, qui propose un système permettant d’envoyer de l’argent facilement par courrier électronique. Céline Lazorthes entend bien concurrencer des poids lourds tels que Western Union, qui prennent des marges énormes, et espère que Leetchi Cash s’implantera en Afrique.
Militante du mouvement Girls in Tech, lobby œuvrant pour la mixité dans les nouvelles technologies, cette infatigable jeune femme d’affaires a tout de même trouvé le temps de se marier l’année dernière et se verrait bien faire un tour du monde, bien qu’elle n’envisage pas une seule seconde de vendre son entreprise. Amatrice de chocolat, elle s’imagine pâtissière dans une autre vie. Pour l’instant, elle prend du plaisir à diriger Leetchi.com et la cagnotte continue de se remplir.