Le céiste Denis Gargaud a remporté cet été un titre prestigieux aux derniers Jeux de Rio. Une étape importante dans le parcours du jeune Marseillais. Ce n’est pas l’énergie qui manque à cet athlète de 29 ans puisqu’il s’investit, en parallèle à sa carrière sportive, dans son entreprise Mulebar, qui produit et distribue des barres et gels énergétiques pour les sportifs.
Ce second métier de Denis Gargaud est en cohérence avec le premier puisqu’il y est question de sport et d’énergie. On peut justement se demander où le champion puise toute cette énergie pour gérer de front ces deux activités. Il s’en explique dans une récente interview pour BFMTV : « ce que je trouve génial, c’est que ma vie d’entrepreneur, les dossiers et les situations de crise que je gère m’aident pour le sport ». Il se retrouve en effet sous pression dans deux environnements pourtant très différents. Et savoir gérer cette pression est le challenge que Denis doit relever d’un côté comme de l’autre car elle est la clé du succès.
« J’aime me faire peur »
La pression est un stimulant pour le champion, qui « carbure à l’adrénaline » dans la vie aussi : « je n’y peux rien, j’aime me faire peur». Il aime le poker, la vitesse… tout ce qui peut le mettre en danger sans toutefois dépasser certaines limites. L’homme d’affaires sait se montrer pragmatique.
Denis Gargaud découvre le canoë-kayak sur la Loire lors d’un séjour chez ses oncle et tante Pierre et Cathy Chassigneux, champions de France en descente de C2 mixte, qui animent un club à Orléans. Dès son retour à Marseille, il intègre le club de Mazargues où il est entraîné par Albert Tobelem qui fait de lui le premier champion de France slalom et descente cadet en 2003. Puis Denis rejoint l’équipe de France dès la première année junior. A 18 ans, il obtient à nouveau un double titre de champion de France slalom et descente junior ainsi que ses premiers titres internationaux aux championnats d’Europe junior.
Un nouveau départ pour Denis Gargaud
En 2008, Denis se lance dans le C2 en formant un équipage avec le kayakiste Fabien Lefevre. Les deux athlètes se lancent le défi de revenir chacun avec deux médailles des J.O. de Londres, une en C1, l’autre en C2. Mais ce rêve ne deviendra pas réalité. Et malgré un parcours ponctué de nombreux titres tant en solo (C1) qu’en tandem (C2), Denis connaît un gros passage à vide lorsque la fédération l’évince de la sélection pour les JO de Londres au profit de la star française Tony Estanguet. « Ça a été très dur à vivre » raconte le jeune homme au journal Le Parisien « c’est une douleur profonde dont je panse encore les plaies».
Après une longue période de réflexion durant laquelle Denis envisage même d’arrêter la compétition, il se remotive en se mettant au défi d’aller à Rio. Il renonce alors à sa carrière en biplace pour tout miser sur le C1 et s’entoure de spécialistes, Wilfrid Forgues (champion olympique 1996), et Paul Boussemart (préparateur physique) ainsi que d’un nouveau coach, Thierry Saïdi, nommé par la fédération. Une collaboration qui sera couronnée de succès à Rio.
Coté business, le champion avait créé sa première société afin de gérer ses contrats d’image de sportif de haut niveau. Il rachète en 2015 la société Mulebar avec Grégoire Dandres, son associé au sein du groupe GNG, société de distribution de marques de sport innovantes. Les barres et gels énergétiques Mulebar sont labellisés bio et commerce équitable. Gageons que Denis Gargaud saura mettre autant d’énergie pour mener son entreprise à bon port qu’il en met à slalomer sur les rivières de la planète.