Chaque fin d’année, au moment où les décorations s’installent dans le salon et où les familles se réunissent autour du sapin, un grand bol orange fait discrètement son apparition sur la table basse : les Curly. Ils sont devenus, pour beaucoup, un signe aussi sûr que l’odeur de sapin ou les guirlandes lumineuses que la saison des fêtes est arrivée. Mais le succès du Curly ne se résume pas à Noël. Son histoire, sa fabrication et sa place dans notre culture apéritive expliquent comment ce petit bâtonnet soufflé a conquis des générations entières.
Curly : histoire d’un retour en force inattendu
Les Curly voient le jour dans les années 1960-1970, au moment où Vico commence à s’imposer comme l’une des grandes marques françaises de snacking. Inspiré des snacks soufflés américains, le produit français se distingue rapidement grâce à une idée toute simple : l’aromatisation à la cacahuète. Là où les Américains misent sur le fromage, la France adopte un goût plus rond, plus gourmand, qui plaît immédiatement. C’est le début de ce qui deviendra une petite légende de l’apéritif.
Le nom “Curly”, lui, vient de la forme torsadée obtenue grâce au procédé d’extrusion. Une forme un peu irrégulière, jamais totalement identique d’un bâtonnet à l’autre, qui contribue à ce charme “fait pour être picoré”. Pendant plusieurs décennies, le Curly s’impose tranquillement : présent dans les placards familiaux, toujours au rendez-vous pour un anniversaire, une soirée télé ou un apéro improvisé.
Pendant les années 1990 et 2000, les Curly deviennent un véritable phénomène pop grâce à des publicités devenues cultes. Puis, dans les années 2010, la marque — désormais propriété du groupe Intersnack France, qui détient aussi Vico et Monster Munch — modernise son identité visuelle, ajoute de nouvelles saveurs et adopte une communication plus fraîche. Cette relance reconnecte les adultes à leur snack d’enfance, tout en attirant une nouvelle génération de consommateurs.
De la semoule de maïs aux polémiques
Si les Curly plaisent, c’est avant tout pour leur texture unique. Tout commence avec de la semoule de maïs chauffée sous haute pression puis expulsée par extrusion, ce qui crée ce bâtonnet soufflé si léger. Encore chauds, les snacks sont ensuite enrobés d’un mélange à la cacahuète qui leur donne ce parfum addictif et ce fameux “crousti-fondant”. Aujourd’hui, selon les données disponibles, Intersnack France produit environ 2 230 tonnes de Curly par an, un chiffre qui témoigne de l’insolente popularité du produit.
Le marché, lui, suit : le snacking salé ne cesse de croître en France, porté par les moments conviviaux et la quête de petits plaisirs régressifs. Malgré la concurrence – chips aromatisées, popcorn, Cheetos ou Monster Munch – Curly reste un incontournable qui résiste remarquablement bien.
Évidemment, ce succès n’a pas échappé aux critiques. L’utilisation d’huile de palme (souvent réduite ou reformulée depuis), la teneur en sel ou la présence d’arômes ont alimenté des débats, comme pour beaucoup de produits d’apéritif. Mais ces polémiques n’ont jamais suffi à ébranler l’attachement du public, tant le Curly s’inscrit dans un territoire bien particulier : celui du plaisir simple, du partage sans prise de tête et du petit goût d’enfance que rien ne remplace.
Au final, le Curly n’est pas seulement un snack : c’est un symbole. Celui des moments qui rassemblent, des apéros spontanés, des traditions familiales… qu’ils aient lieu à Noël ou n’importe quel autre jour de l’année. Et c’est peut-être pour ça qu’on y revient toujours.
Photo : avosassiettes.fr (modifié en mode Noël par l’IA)
