Le 10 juin, c’est la journée mondiale de la poupée. L’occasion pour nous de mettre en avant le succès de Petitcollin, une entreprise centenaire qui est la dernière fabrique de poupées en France et qui a reçu le label « Entreprise du patrimoine vivant » en 2007.
Il fut un temps où les baigneurs et poupées Petitcollin avaient leur place dans la plupart des familles françaises. “Dans les années 1970, l’usine employait jusqu’à mille personnes. Dans toutes les familles d’Etain, au moins une personne travaillait chez Petitcollin”, explique Stéphanie Thévenin, chargée de développement au centre culturel et touristique du Pays d’Etain.
Si aujourd’hui, cette situation a bien changé, notamment en raison de la concurrence des jouets asiatiques, la fabrique perdure. Petitcollin continue de produire chaque année 15’000 poupons et baigneurs ainsi que 20’000 poupées. Environ 30 % de la production est vendue à l’export, le reste dans les magasins de jouets en France.
“Tout est fait à la main, pièce par pièce. Petitcollin est la dernière fabrique de poupées en France et a reçu en 2007 le label “Entreprise du patrimoine vivant”, explique Stéphanie Thévenin. Dans l’atelier, des rangées de moules en cuivre de bras, jambes et têtes, sont remplis avec du vinyle liquide aromatisé à la vanille, pour son doux parfum. Puis les moules sont chauffés à 200 °C au four selon le principe du rotomoulage, et enfin refroidis dans l’eau. Cinq salariés, tous polyvalents, passent d’une tâche à l’autre. Certaines tâches comme la couture des vêtements et le grattage des aspérités sont confiées à cinq salariés qui travaillent à domicile.
Mais revenons aux origines de la marque qui a su si bien traverser le temps.
1912 : naissance du baigneur Petit Colin
A la fin du XIXème siècle, Nicolas Petitcollin est un fabricant de peignes en corne à Etain (Meuse). La découverte du celluloïd le conduit à créer son entreprise, Petitcollin, qui dépose en 1901 la marque de la tête d’aigle qui reste son symbole à ce jour. Dès 1902 elle développe un procédé de moulage pour le celluloïd qui permet d’obtenir des reliefs polis. L’entreprise est cotée à la Bourse de Paris dès 1906.
L’année 1912 est une date clé dans l’histoire de Petitcollin puisque c’est l’année de naissance du fameux baigneur Petit Colin. Ce poupon révolutionne d’emblée le monde de la poupée et devient le produit phare de la marque. Jusque dans les années 1950, Petitcollin prospère, grâce à son image de plus célèbre fabrique française de poupées. En 1930, Petitcollin crée notamment les poupées ethniques, qui seront présentées à l’exposition coloniale de 1931.
Mais à partir de 1970, l’entreprise fait face à de nombreuses difficultés jusqu’à son sauvetage en 1995 par Vilac, la fabrique jurassienne de jouets en bois.
Depuis 1998, l’usine Petitcollin est ouverte au public pour des visites guidées. L’entreprise partage ainsi son histoire et son savoir-faire. La Communauté de Communes du pays d’Etain a également ouvert un musée consacré aux poupées Petitcollin en 2009.
En 2009, Petitcollin a lancé sa gamme de poupons écologiques Ecolo Doll. Ceux-ci sont fabriqués en vinyle sans phtalates, avec des vêtements en coton biologique.
Pour se différencier de sa concurrence, Petitcollin s’appuie sur “sa renommée, la qualité de ses poupées haut de gamme et made in France”, précise Mme Thévenin. Il faut compter de 40 à 120 euros pour une poupée ou un poupon.
Récemment la marque a noué un partenariat avec la créatrice de poupées Sylvia Natterer pour insuffler « glamour et rêve » dans de nouvelles gammes. Petitcollin espère ainsi séduire les amoureux des belles poupées du monde entier.
Sources des photos : jouets-et-merveilles.com et estrepublicain.fr