Doctolib, la plateforme française de prise de rendez-vous médicaux est en pleine forme. Sa récente levée de fonds de 150 millions d’euros auprès de ses investisseurs lui permet d’envisager l’avenir avec sérénité. Elle est propulsée par la même occasion au rang, très convoité et rare, de « licorne » française, ces start-up du numérique, non cotées en Bourse et valorisées à plus d’un milliard de dollars. La success story Doctolib ne fait que commencer.
Une croissance rapide et solide pour Doctolib
Née en 2013, Doctolib permet à environ 75.000 praticiens et 1400 établissements de santé d’utiliser son outil d’agenda et gestionnaire de rendez-vous. « Nous cumulons 30 millions de visites chaque mois », indique Stanislas Niox-Château, co-fondateur et dirigeant, ancien champion de tennis et diplômé d’HEC. Doctolib devient alors le premier site d’e-santé européen et se classe parmi les tous premiers au monde. Aujourd’hui la start-up française compte désormais parmi ses actionnaires le fonds d’investissement américain General Atlantic qui rejoint Bpifrance, Eurazeo, Kernel et Accel.
Doctolib se démarque de la concurrence dès ses débuts en proposant des innovations utiles, comme le texto d’alerte si un créneau se libère chez le professionnel de santé, l’annulation d’un rendez-vous en deux clics ou un message en cas de retard dans l’emploi du temps du médecin. « Nous sommes là pour faciliter la coordination des soins, en rendant aux médecins des services invisibles du grand public », indique Stanislas Niox-Château.
Révolutionner le système de santé
La jeune pousse séduit rapidement praticiens et patients en proposant un service simple d’utilisation et totalement gratuit pour les patients. Du côté des praticiens de santé, l’application promet un allègement de 30 % du temps de secrétariat médical ainsi qu’une baisse de 75 % du taux de non-présentation des patients, grâce notamment au SMS automatique de rappel de rendez-vous. De quoi justifier l’abonnement mensuel de 109 euros qui leur est facturé, principale source de financement de la firme.
Doctolib veut apporter des réponses opérationnelles aux besoins très spécifiques des professionnels de santé. L’application s’occupe ainsi de gérer l’agenda du médecin, les liens avec son secrétariat médical mais aussi avec ses confrères. « Nous sommes convaincus que la transformation du système de santé passe par les professionnels de santé. Nous travaillons pour leur apporter le meilleur service possible, ainsi qu’à leur patients », rappelle Niox-Chateau.
Cap sur l’avenir
« On est vraiment au début de l’histoire », annonce Nicolas Herschtel, représentant de Bpifrance au conseil d’administration de Doctolib. En juillet 2018, la société rachète son principal concurrent, MonDocteur, et augmente ainsi ses effectifs tout comme ses parts de marché. Avec 235 millions d’euros levés depuis sa création, Doctolib voit l’avenir en grand et compte bien doubler ses effectifs en trois ans. Déjà présente dans 40 villes françaises et allemandes, la start-up française veut s’étendre ailleurs que dans ses deux marchés actuels, « très probablement après 2019 », précise Julien Méraud, directeur statistique.
Doctolib prévoit également de doubler son investissement technologique pour notamment developper son service de téléconsultation. Lancée en France en janvier dernier, ce service permet de réaliser des consultations vidéo avec des patients, d’adresser une prescription numérique sécurisée et de régler la consultation en ligne. « La téléconsultation va permettre aux médecins de travailler dans des conditions plus souples en valorisant davantage leur temps médical, tout en facilitant l’accès aux soins pour un meilleur suivi des patients », explique Stanislas Niox-Château.
« Nous assumons une responsabilité de santé publique qui dépasse largement les objectifs économiques de l’entreprise », affirme Stanislas Niox-Château. Pourtant, côtés objectifs économiques, la barre est déjà haute. « L’ambition que nous avons avec Stanislas Niox-Château, Général Atlantic, Eurazeo,… c’est de créer une société encore plus importante (…), une décacorne valorisée à plus de 10 milliards d’euros », annonce Nicolas Herschtel, confiant.