Natalie Massenet, réussite modèle du journalisme à l’entreprenariat dans la mode avec Net-a-porter s’envole vers de nouveaux défis
Net-a-porter est un site de vente en ligne de vêtements de luxe fondé par Natalie Massenet en 2000. S’y côtoient 290 marques haut de gamme comme les modernes Stella MacCartney, Alexander McQueen, Jimmy Choo, les bonnetiers de grand luxe La Perla ou Eres, ou les plus classiques Balenciaga, Lanvin…
L’originalité de ce site d’e-shopping est d’être conçue comme un magazine de mode avec éditorial et textes. Chaque page comporte une mise en scène avec des photos commentées cliquables qui renvoient vers une page de vente. Là, l’article est présenté de manière commerciale : chaque pièce est détaillée dans sa coupe, avec l’impact reçu lors des défilés, et enrichie de « conseils et détails » pour mieux l’assortir à d’autres pièces et accessoires.
Net-a-porter poids lourds de la vente de produits de luxe en ligne
En 15 ans, le site d’e-shopping Net-a-porter est devenu l’un des poids lourds de la vente de produits de luxe en ligne. Sa fusion avec son homologue italien Yoox est en cours et Natalie Massenet était pressentie pour en prendre la direction.
Natalie Massenet était journaliste de mode lorsqu’elle a eu l’idée de ce concept. Américaine née en Californie, elle a partagé son enfance entre Paris et Los Angeles, où elle a étudié la littérature anglaise à la prestigieuse UCLA (université de Californie à Los Angeles) puis elle est partie un an à Tokyo pour y être styliste et aussi mannequin.
De retour aux Etats Unis, elle y devient journaliste à Women’s Wear Daily en 1993. Elle suit ensuite à Londres son mari le gestionnaire de fonds Arnaud Massenet et rejoint l’équipe de Tatler en tant qu’assistante d’Isabella Blow, l’extravagante directrice de la mode du célèbre magazine, avant de passer journaliste free-lance en 1998.
Une start-up, une fille… Bonne année 2000 !
C’est en essayant vainement de préparer un shooting par une recherche en ligne qu’elle a l’idée de créer un magazine de mode intégrant son propre site de vente. En bonne start-up, Net-à-porter débute donc en 2000 dans son appartement londonien grâce à une levée de fonds effectuée avec son mari, la difficulté étant de convaincre les designers et créateurs de vendre via Internet. La naissance de l’entreprise coïncide étrangement avec la grossesse qui lui donnera sa fille aînée.
En 2001, elle réussit à convaincre le créateur Roland Mouret de travailler avec elle pour la vente de sa première collection. Cela lui ouvrira la voie vers la réussite : en 2004, l’entreprise est bénéficiaire et remporte la récompense décernée par le British Fashion Awards dans la catégorie de la meilleure boutique de mode pour sa contribution apportée à l’industrie de la mode britannique.
En 2009, elle lance un autre site de mode, cette fois discount, « The Outnet » bientôt suivi en 2011 par une autre déclinaison logique du concept avec le site de mode masculine «Mr Porter ». Toujours en 2009, la Reine Elisabeth la fait membre de l’ordre de l’Empire britannique.
2010 est l’année de la vente de ses parts à la holding suisse spécialisée dans les produits de luxe Richemont pour un montant de £50 millions, alors que l’entreprise est estimée à £350 millions, et 2011 est l’année du divorce…
De la Tequila à la Fashion Week londonienne
Depuis 2013, Natalie Massenet a rejoint le British Fashion Council pour un mandat de trois ans avec le défi de redynamiser la Fashion Week londonienne. Son ambition est de la rendre aussi populaire que la version new-yorkaise et de promouvoir à l’étranger la mode version britannique. Elle qui organisait régulièrement avec ses équipes des soirées Margarita, elle a déjà contribué à changer l’ambiance de la vénérable institution en y amenant de… la téquila !
Le rapprochement avec le site de vente en ligne concurrent italien Yoox est en pourparlers depuis l’été 2013 pour se finaliser vers novembre 2015. Natalie Massenet devait en prendre la tête en tant que directeur exécutif et membre du conseil de direction quand, contre toute attente, elle vient d’y renoncer début septembre.
Ce serait un désaccord sur la valeur de l’entreprise avec Richemont qui lui a fait prendre cette décision surprenante et lui permet de partir avec un chèque de £100 millions, correspondant à la vente de ses dernières participations.
Elle est maintenant à la tête d’un beau capital et déterminée à explorer de nouvelles pistes. En annonçant son retrait du projet Net-a-porter/Yoox, elle a déclaré que son dynamisme entrepreneurial est aussi fort que jamais et que sa passion pour l’innovation va continuer à être son guide dans les affaires. A voir donc maintenant comment elle va nous surprendre !