Malgré une crise qui dure, certaines entreprises françaises arrivent toujours à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas notamment dans des secteurs historiques de l’économie française comme le luxe ou la parfumerie. La société Interparfums est un bel exemple de cette réussite, et son PDG Philippe Bénacin en est le minutieux artisan.
Philippe Bénacin est encore étudiant en 1982 lorsqu’il crée Interparfums avec son associé Jean Madar. En effet, c’est un an plus tard, soit en 1983, qu’il sort diplômé de l’ESSEC, la success story Interparfums ne faisait que commencer. En 1988, Interparfums intègre le Nasdaq de la bourse de New-York, c’est à ce moment-là que se dessine l’idée de s’orienter vers de la parfumerie haute gamme et cela se concrétisera clairement en 1993 avec la signature d’un contrat de licence avec la marque anglaise de vêtements Burberry. Cet accord perdurera pendant 19 ans avant de prendre fin en 2012.
Durant cette même période, en septembre 1991, Philippe Bénacin devient vice-président du conseil d’administration et directeur général. Le chemin est donc tout tracé et en janvier 1994, il est élu président d’Interparfums et aujourd’hui Philippe Bénacin en est le président directeur-général. Sa carrière est liée de près à l’évolution d’Interparfums : il a réussi à faire d’un petit projet d’étudiant une entreprise internationale pesant près de 300 millions d’euros en 2014.
La belle histoire aurait pu tourner court
Pourtant la belle histoire aurait pu tourner court lorsqu’en 2012 Burberry décide de cesser sa collaboration avec Interparfums, privant l’entreprise française de la moitié de son chiffre d’affaires. Si ce retrait est un coup dur évident pour sa société, Philippe Bénacin va pourtant gérer la situation avec beaucoup de sang-froid et de détermination, faisant l’acquisition de nouvelles licences dont Karl Lagerfeld en 2012 et plus récemment, en avril 2015, Rochas racheté à Procter & Gamble, et Coach dont la licence avec Estée Lauder arrivait à terme.
Ainsi Philippe Bénacin peut être serein pour l’avenir d’Interparfums dont la marge opérationnelle a atteint 14,9% en 2013, dépassant les prévisions les plus optimistes. De fait, il est bien parti pour atteindre les objectifs fixé en 2013 après la fin de l’exploitation des parfums Burberry : retrouver un chiffre d’affaire de 450 millions d’euros avant fin 2018. En cela les nouvelles licences acquises cette année devraient faciliter les choses.
Une politique RSE ambitieuse
Si Interparfums est une entreprise qui marche d’un point de vue strictement économique, Philippe Bénacin n’en néglige pas pour autant la dimension sociale. C’est pourquoi Interparfums finance plusieurs projets de développement notamment au Niger, au Cambodge et au Soudan. De plus l’entreprise s’engage pour la parité, l’emploi des seniors et la formation de ses équipes.
L’histoire d’Interparfums et de Philippe Bénacin a quelque chose de réjouissant dans le contexte économique actuel. Elle est en tous cas la preuve qu’une entreprise française peut prospérer au niveau international, malgré le retrait d’un partenaire historique. Philippe Bénacin démontre une fois de plus que le talent la motivation et la passion sont les clés de la réussite. De plus par sa politique RSE ambitieuse, Interparfums illustre qu’il est possible d’être efficace sur les marchés tout en contribuant au développement sociétale.