Etre leader, ce n’est pas simplement diriger. Au-delà des aptitudes techniques propres à chaque secteur, un bon manager doit, entre autre, faire preuve de grandes qualités humaines. Comment sont-ils recrutés? Quels sont les éléments qui en font de bons leaders ?
Il n’existe pas de profil type de bon manager. Tout est question de contexte. Car diriger une équipe, c’est travailler avec des individualités dans une situation donnée. Et s’il est important de pouvoir composer avec les spécificités de son équipe, il faut également être en adéquation avec la personnalité de ses recruteurs (supérieur hiérarchiques ou conseil d’administration). En effet, comme dans toute embauche, après avoir pris en considération les aspects techniques, c’est le couple recruteur – recruté qui sera évalué, et cela avec une grande part de subjectivité.
Un leader a besoin d’un socle de compétences techniques
Manager, c’est avant tout avoir de grandes qualités personnelles. Mais il serait trompeur de prétendre que nul ne sert d’étudier, surtout en France ou l’on donne une grande importance aux diplômes et aux relations. Nul ne peut nier non plus l’importance du serial dans les entreprises françaises, c’est à dire de la préférence donnée dans le recrutement aux personnes diplômées d’une même école.
Même si devenir un leader ne s’apprend pas forcément sur les bancs d’une école ou d’une université, la plupart des postes de direction demanderont des compétences techniques liées à la fonction (communication, marketing, finance, ressources humaines). Un atout indéniable est d’avoir une formation et une expérience pluridisciplinaires.
Mais être un bon technicien ne suffit pas. Il faut savoir fédérer une équipe autour d’un projet et utiliser les compétences de ses collaborateurs qui peuvent être plus pointus que soi sur certains sujets.
Un leader doit savoir communiquer
On ne peut pas faire travailler une équipe sans motivation et sans communication. Il s’agit sûrement de la qualité la plus importante à rechercher chez un chef d’équipe. Savoir communiquer, c’est avant tout savoir écouter, être attentif aux besoins de l’entreprise, du marché, des travailleurs, et savoir faire passer des messages clairs.
En interne, un leader a avant tout un rôle social. Il travaille avec son équipe sur le terrain, tout en ayant une vision d’ensemble des objectifs et des résultats. C’est à lui de créer le ciment qui mènera cette équipe vers son but. Les loups solitaires ont moins de chance de devenir leaders. Il faut savoir être souple et considérer le facteur humain comme primordial.
En externe, il sera l’image de son service ou de son entreprise face à la presse, aux clients, aux fournisseurs, ou tout autre intervenant.
Un leader doit savoir décider de manière responsable
Il doit pouvoir travailler en équipe, mais aussi savoir être autonome et avoir un grand sens des responsabilités. Diriger, c’est parfois être seul, savoir prendre seul des décisions et les assumer. Car si un bon leader sait parfaitement déléguer les bonnes tâches aux bonnes personnes (dans l’intérêt de l’organisation et des travailleurs), il devra accepter les échecs et les erreurs (les siennes et celles de ses collaborateurs), et savoir en tirer les enseignements utiles.
Qu’en disent les Top Managers ?
A l’occasion de la 6ème conférence annuelle Asian MBA sur le leadership, Caroline Ceniza-Levine a interrogé, pour le magazine américain Forbes, trois responsables sur cette question. Les qualités mises en avant par ces trois femmes sont essentiellement d’ordre personnel.
L’important selon elles, ce ne sont pas tellement les diplômes, ni même les réalisations professionnelles, mais la manière dont elles ont été accomplies. Un autre point clé est la rapidité dans la prise de décision. Le candidat doit montrer sa rapidité à évaluer une situation et prendre des décisions.
Enfin, il faut se différencier des autres candidats, mettre en avant une compétence ou une expertise particulière, une reconnaissance dans un secteur professionnel donné et de solides relations. Le networking et la communication en interne sont des points déterminants. Le candidat devra aller de l’avant, ne pas rester en retrait, se faire connaître des séniors, les rencontrer régulièrement et s’assurer qu’ils soient conscients de ses intentions d’exercer son leadership dans un poste à responsabilité.
Le charisme, c’est ce qu’on dit, ne s’acquière pas. Le leadership semble donc plus tenir de qualités personnelles que de compétences acquises. Ceci dit, il est rare de rencontrer des leader qui d’une manière ou d’une autre ne possède pas un grand savoir.