« Le marché de l’emploi ». Une expression que redoutent les jeunes et qui inquiète leurs ainés… C’est que l’emploi se porte mal, en France, en Europe et dans le monde. Touchant un actif sur dix en France environ, le chômage est une réalité galopante, en particulier pour les jeunes actifs. C’est le lot de toute une génération pour laquelle le recrutement devient presque une course à la vie ou à la mort pour décrocher l’emploi de leurs rêves. Ou un emploi, juste un emploi. Et si cette crise de l’emploi qui les affecte tant pouvait les aider à gagner de l’argent ?
Qu’est ce qui caractérise la jeune génération aujourd’hui en dehors de la crise qu’elle traverse ? Sa propension à être, toujours plus, branchée, connectée, socialement « réseautée » : Internet, les emails, facebook, twitter et autres réseaux sociaux ont acquis une place prépondérante dans le quotidien de ces jeunes.
De leur côté, les entreprises sont à la recherche de talents cachés, de profils particuliers qu’elles ne savent pas toujours où trouver et les recherches sur les sites dédiés, souvent, se révèlent infructueuses car incomplètes, n’étant en mesure de s’adresser qu’à un public restreint, incapable de viser l’ensemble de la communauté des internautes.
Myjobcompany : un recrutement par cooptation
Et si l’emploi pouvait tirer profit de ces réalités, en faveur des jeunes comme des entreprises? Voilà le pari lancé par une toute jeune start-up, myjobcompany, qui propose un système de recrutement par cooptation. « Ahem… pardon ?! ». Cooptation : nom féminin du latin cooptatio, -onis. Désignation d’un membre nouveau d’une assemblée, d’un corps constitué, etc., par les membres qui en font déjà partie. Derrière ce nom un peu barbare se cache en fait des méthodes de recrutement plus douces, plus participatives, plus modernes, basées sur des recommandations, par un tiers rémunéré, de candidats intéressants aux recruteurs en demande.
Le principe est simple : « recruteurs » (les entreprises) et « diffuseurs » (Monsieur tout-le-monde, le site étant ouvert à tous) s’inscrivent sur le site Internet de la start-up. En s’inscrivant, les diffuseurs deviennent en quelque sorte des chasseurs de tête au service des recruteurs. Ils sont libres de consulter les offres d’emploi postées par les recruteurs, de les diffuser via les réseaux sociaux ou par email et de recommander des amis et connaissances de leur entourage ou de leur réseau.
Chaque diffuseur reçoit un numéro à son inscription sur le site, ce qui permet au système de suivre la diffusion qu’il fait des offres. En cas de recrutement ou de candidature pertinente via un diffuseur, celui-ci est rémunéré selon la valeur de son apport. Les entreprises inscrites en tant que recruteurs payent ce service à la mesure de leurs exigences. Le coût du service sera calculé proportionnellement au nombre de membres de la plate-forme qu’une entreprise voudra toucher avec son annonce.
Plus de 300 clients et 20 000 chasseurs de têtes !
Comme souvent, l’histoire de cette société résulte d’une rencontre. Une rencontre toute particulière de trois profils bien différents : Boris Sirbey est docteur en philosophie, Cédric Cohen Lemberg est diplômé de Polytechnique et Grégory Herbé est directeur d’un cabinet de recrutement. Ensemble ils vont lancer en 2011 myjobcompany et donner à la start-up l’impulsion nécessaire à l’essor qu’elle connait aujourd’hui.
Elle a acquis, depuis sa création, plus de 300 clients et 20 000 chasseurs de têtes. Elle a levé, en janvier 2013, 650K euros de fonds afin d’assurer son développement futur. En mai 2013, gagnante d’un concours en Amérique Latine, elle s’implémente, en version espagnole, au Chili ! 5000 diffuseurs s’inscrivent au site dans les 3 premiers jours. En juin 2013, c’est au tour du Royaume-Uni d’accueillir la version anglaise de la plate-forme…
Dans le web, pas de secret : la communication digitale est la clé de la réussite et cela, les fondateurs de myjobcompany l’ont bien compris. Ils ont misé sur une présence importante sur la blogosphère et les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, Linkedin, Foursquare, Google +… et même les réseaux sociaux musicaux comme Soundcloud.
Ils séduisent par la modernité de leur ton, leur capacité à interagir avec leur communauté et à établir une connexion un peu plus « intime », l’intérêt et la qualité de leurs contenus qui traduisent une connaissance très fine de leur auditoire. La page facebook de la start-up est un excellent cocktail de posts humoristiques, de conseils très sérieux en recherche d’emploi, de citations philosophiques, d’informations plus privées sur l’entreprise et son équipe et d’interférence avec les fans. Leur blog recense des articles de qualité sur des sujets aussi variés que les mythes de l’email marketing, la vie de stagiaire en 2013, les stratégies de recrutement ciblé sur les homosexuels, des conseils pour les entretiens d’embauche ou la gestion des réseaux sociaux…. Egalement sur le blog, la playlist de myjobcompany : l’album F.U.Y.A, de C2C…
Bénéficiant d’ores et déjà d’une bonne couverture presse (Challenges, Le Hufftington Post, Les échos…) et d’un rayonnement international, on peut présager d’un avenir radieux pour myjobcompany. Car enfin, on n’est pas prêt de voir la fin d’Internet et « Le marché de l’emploi », qui nous fait si peur, pourrait bien devenir une réelle aubaine…